Le début de la légende David Ayer.
Les Américains aiment revoir des épisodes victorieux de leur histoire guerrière. Et pire, ils aiment particulièrement s’accaparer les mérites de ce qui n’est pas LEUR victoire. U-571 en est la preuve.
Ce qui était une victoire britannique devient un fait d’armes américain dans le film. Ceci étant, on parle ici de cinéma pur et non de réalité historique. Et en termes de cinéma, U-571 envoie du très lourd. En effet, on a pris une équipe très efficace (Jonathan Mostow à la réalisation, un casting de gueules et le premier scénario de l’immense David Ayer) qui est particulièrement au top, avec des scènes d’action époustouflantes et franchement réalistes et un sens de la tension particulièrement exceptionnel. Le film prend son spectateur dès les cinq premières minutes pour ne plus le lâcher, lui faisant partager la peur des soldats américains, des soldats allemands et distillant un suspense constant malgré l’histoire déjà connue. Les acteurs aident beaucoup l’habile Jonathan Mostow, à l’image des héros Matthew McConaughey et le trop méconnu Jake Weber et des seconds rôles comme T.C. Carson, Will Estes ou encore Bill Paxton et David Keith, le tout avec une technique irréprochable et récompensée d’un Oscar (pour le meilleur montage son). La dernière heure est un modèle du genre, le suspense étant proche de l’insoutenable.
U-571 est un film historiquement faux, peut-être, mais c’est un film cinématographiquement juste, dans la mesure où il présente un suspense parfait, bien tenu par une équipe technique en état de grâce. Excellent et indispensable.