Sorti en 1993, Le fugitif avait beaucoup marqué, non pas pour Harrisson Ford, mais pour le rôle du flic impitoyable formidablement joué par Tommy Lee Jones (TLJ), lequel aura un Oscar pour sa prestation.
Cinq ans après, la Warner a décidé de créer un spin off, à savoir une nouvelle aventure, mais du côté du personnage de TLJ, mais qui est en quelque sorte un remake caché du film d'Andrew Davis.
Et, en découvrant le film, c'est tout un pan du cinéma d'action de la fin des années 90 qu'on revoit ; les scènes clichés avec des flics (on s'attend même à voir un beignet sur un bureau), des vannes, un paquet de sang (notamment un tir à la tête et des gens qui se font abattre à bout portant), et la promesse d'un divertissement qui ne prend pas le spectateur pour un abruti, car si ça n'est pas un chef d'oeuvre, c'est quand même bien torché.
Orné d'une putain de B.O. de Jerry Goldsmith, Stuart Baird (qui fut le monteur attitré de Richard Donner et des derniers opus de James Bond, dont Skyfall) sait manier une caméra, avec plein de plans d'ensemble ou de grues, et on voit que c'est un monteur car il propose une action plutôt rythmée, avec peu de gras (sauf au milieu, quand la poursuite piétine), mais on s'ennuie pas.
Véhicule pour la nouvelle star que fut TLJ (il avait joué dans Men in Black quelques mois auparavant), ce dernier reprend son rôle de flic obstiné, celui qui poursuit et traque sa proie, de manière peut-être moins forte que dans Le fugitif, mais il passe très bien, avec son air flegmatique quand il s'adresse à ses coéquipiers, qui eux sont tous des clichés des polars américains.
On y retrouve aussi Robert Downey Jr période cocaïne, avec sa tête de chien battu qui n'a pas l'air de savoir où il est, et le fugitif du jour qui est incarné par Wesley Snipes, tête rasée, qui donne la part d'action du film, notamment cette fuite dans un train en sautant d'un immeuble via un câble.
C'est le genre de films qu'on revoit avec ce plaisir coupable, du genre à reconnaitre les clichés ambulants du polar (on y trouve même la voiture qui arrive à trouver une place dans une rue bondée !), mais c'est du divertissement de haute volée, et qui ne cherche pas à péter plus haut que son cul.