Parti en cacahuètes
Parfois, il y a des films qu'on se sent obligés de regarder. Que l'affiche, le titre, la bande-annonce ou le casting annonce quelque chose de terriblement bien ou d'affreusement mauvais, il faut...
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le 25 févr. 2024
Parfois, il y a des films qu'on se sent obligés de regarder. Que l'affiche, le titre, la bande-annonce ou le casting annonce quelque chose de terriblement bien ou d'affreusement mauvais, il faut qu'on le regarde.
Pour Ultimate chabite, c'est le titre qui m'a interloqué, évidemment, mais aussi la bande-annonce et la promesse de ce film, à savoir une partie de chabite aboutissant à la fin de la société. J'étais surtout intrigué de la manière dont une pratique aussi stupide pouvait précipiter une nation dans le chaos. Alors, curiosité morbide l'obligeant, et en dépit d'une idée de départ complètement absurde et stupide, j'ai regardé Ultimate chabite.
La première partie est assez plate. La partie de chabite commence sans grands rebondissements, on suit les quatre gars derrière ce projet dans leur quotidien, sans grand intérêt. Seul Anthony semble avoir un peu de relief, campé qu'il est dans son rôle d'anarchiste convaincu. Le film avance, les péripéties restent rares.
Jusqu'à ce qu'Anthony sortent la phrase, à savoir l'objectif de cette partie de chabite : rendre les gens encore plus cons qu'ils ne le sont déjà, et surtout que ce chabite les écrase tous sous le poids de leur propre connerie.
Et c'est effectivement ce qu'il se passe : petit à petit, la petite société s'effondre sous le poids de la stupidité des participants du jeu, jusqu'à retourner à une sorte d'état primitif, où la loi du plus fort (et du chabite) règne.
À mon sens, c'est à ce moment que le film se montre beaucoup plus intelligent qu'il n'y paraît : la connerie des gens ne fait que croître pour finir par prendre le contrôle de leurs actions et leur mode de pensée ; l'initiateur de ce jeu, Anthony qui voulait absolument voir la société brûler, est complètement dépassé par l'ampleur que peut prendre un jeu aussi puéril et stupide que le chabite, ampleur qui dépasse de très loin ses attentes au point qu'il en finit par regretter ses actes anarchistes. Le tout se terminant sur une fin ouverte en pied-de-nez, qui montre que la connerie peut toucher absolument tout le monde, même ceux qui s'y croient au-dessus.
Alors effectivement, le projet de base peut sembler complètement stupide et assez peu sérieux (cinéma français l'oblige), mais le message qu'il cache est finalement aussi intelligent que vrai : reprenez le film dans son intégralité et remplacez le chabite par n'importe quel challenge tiktok et vous comprendrez.
J'entends souvent des gens dire "mais qu'est-ce qu'ils vont penser de nous les autres ?" Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre des autres ? Qu'on laisse les Américains se branler sur leurs biopics musicaux et qu'ils nous laissent faire nos absurdités dans notre coin.
Finalement, dans toute son absurdité et sa connerie, est-ce que ce film serait si différent d'un Quentin Dupieux (celui-ci par exemple) ? Car finalement la seule différence que je vois entre eux, c'est le casting.
Créée
le 25 févr. 2024
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