Ce film est tellement fort pour passer inaperçu qu'il en devient psychologiquement très mauvais à long terme... Pourtant, et en effet, ça se suit tranquillement et les Duplos, ou cordons d'amarrage, du scénario se posent gentiment les uns sur les autres. Infiltration, pose des micros, désamorçage de la bombe, hôtesse courageuse, flic infiltré (premier sur la death list comme d'hab), attaque surprise, atterrissage à l'arrache, tout ce qu'il y a de plus basiquement 90's est là, efficace du début à la fin, mais déjà vu. C'est propre, trop propre même, sans panache, sans écart et malheureusement sans subtilité non plus. Kurt veut passer pour un gars compétent qui va remplacer au pied levé Seagal en apportant un peu plus de neurones comparé à un Panda agile primaire qui aurait tué tout le monde en 20 minutes. Donc, il s'explique, il rationalise, il calcule puis il décide. Mais vu que tout cela n'est pas crédible un instant, l'ennui pointe son nez irrémédiablement puisque de toute façon, Kurt va piloter l'avion à l'atterrissage, il a pris des cours pour ça au début du film. Toute tentative de suspense est donc sapée à la base. L'État Major parle du créateur de la bombe et dans l'avion, des mains manipulent une sorte de télécommande informatique sans jamais montrer un visage... Qui est-ce ? Suspense. C'est le créateur de la bombe ! Waow, ça pousse loin...
Néanmoins ça se suit bien sans broncher, l'ambiance est concentrée et pleine de sueur. L'idée de l'avion détourné par des terroristes islamistes pour aller s'écraser et répandre un nuage toxique destructeur sur Washington est rigolote... Mais, si je me positionne dans la peau du jeune qui attend de l'action et du débordement, ça ne marche pas, si je me positionne en tant que spectateur qui veut un film qui se tient, ça ne marche pas non plus. Le 5 parfait.