Danseur de tango, je ne connaissais pas ce couple qui a pourtant ressuscité et exporté le tango argentin. Même si le style pratiqué par Juan Carlos Copes &Maria Nieves en spectacle peut répugner les danseurs du 21ème siècle (car pas musical, pas sensuel et absolument pas élégant) il y a fort à parier que sans les premiers les seconds n'existeraient pas : voir sur Wikipédia, dans l'article consacré au tango, la mention au spectacle Tango Argentino chorégraphié par Copes et censé avoir joué le rôle de défibrillateur du tango dans les années 80.
Ultimo Tango prend la forme d'un entretien nervé de reconstitutions et de making of des reconstitution, peut-être les parties les plus intéressantes du film, où l'on voit Nieves corriger leurs doubles jeunes en leur montrant l'abrazo d'usage à son époque. Ces séquences montrant la richesse de la culture tango sont malheureusement un peu trop rares. Certes, la vie de Maria Nieves est d'un tragique qui prend à la gorge : je pense notamment à ce moment de l'entretien où elle affirme qu'elle n'est pas stérile et que c'est Copes qui ne voulait pas d'enfants, la chose est dite avec ironie et rancœur comme si elle cherchait à laver son honneur, la tête redressée mais parcourue de tremblements semblant trahir un début de Parkinson. Une vie de frustration et de dévouement infructueux qui aurait cependant dû occuper une place moindre dans le film et privilégier, comme je l'ai dit plus haut, ce que les deux maestros ont à partager sur cette période de "dormance" du tango que furent les années 60-70.