Villa Mauvovich est Violet et moi je suis vert.
1h30 de perdue. Mais vraiment. Je suis plutôt indulgent en général. Les 9 et 10, ce sont des notes suprêmes que j'accorde assez rarement, certes. Mais j'ai tendance à voir le verre à moitié plein, et vais par conséquent pardonner facilement de nombreux défauts en vue d'arriver régulièrement à une note de 5 à 7 (il est bien question de notes, vils esprits pervers, je vous vois)
Kurt Wimmer, à qui l'on doit le mésestimé Equilibrium - que je trouve tout à fait défendable, et à plus forte raison après avoir vécu cette presque heure trente de laideur sans nom. Et bien plus appréciable encore, lorsque l'on prend connaissance du reste de la carrière du bonhomme, qui n'a pas scénarisé que des chefs-d'oeuvres, si vous me permettez l'euphémisme. Equilibrium en devient presque un accident heureux de parcours, en quelque sorte.
Je vais vous épargner le typique résumé, surtout que j'aimerais bien que vous arriviez à lire ma bafouille sans vous endormir. Ici donc, les méchants sont des mauve-iettes sans charisme, on a droit à une ethnie asiatique inventée de toutes pièces et qui parle vietnamien oklm (!). Dès le début, j'ai senti que j'allais trouver le temps long. Une séquence d'introduction avec Violet Song Jat Shariff (V pour les intimes, autant dire que pour moi ça restera Violet Song Jat Shariff) s'infiltrant dans un bâtiment qui dure DES PLOOOOOOMBES, je me suis cru devant une certaine scène d'Iron Fist (Danny Rand qui marche dans des couloirs pendant de longues minutes, lien à venir si je le retrouve), et ceci est peu flatteur.
Pour couronner le tout, le montage est catastrophique, les effets spéciaux très moches, chaque plan réussissant la prouesse d'être encore plus indigeste que celui qui le précède - mention spéciale aux scènes auto-moto qui essaient d'être clinquantes à la Wachowskis mais se ramassent lamentablement. Tout sonne terriblement faux et semble en permanence retouché ou poseur ou les deux. A l'image des combats en kata armé - si réussis et lisibles dans Equilibrium - ici expédiés, filmés sans grande cohérence ni impact, et dépourvus de toute trace de sang (quelle que soit l'arme utilisée, d'ailleurs). Le directeur photo était en prison ou alors il est mort d'une crise d'épilepsie durant la projection d'un rush, il n'y a pas d'autre explication possible. Pour que le tableau soit complet, il ne manquerait plus qu'une bande son signée Patrick UV ! Même comme ça, je crois que j'aurais préféré 1h30 d' «où sont les femmes ?» en boucle à la bouillie informe que l'on est bien obligés de se farcir entre deux dialogues ou poses minables.
Heureusement, le jeu d'acteur est au diapason...c'est à dire pathétique. Sauf en ce qui concerne l'excellent William Fichtner, à la carrière décidément flamboyante. Je suis souvent épaté par ses performances, et avec le recul, je commence à me demander si cette admiration n'est pas la conséquence d'une fâcheuse manie qu'il a de s'entourer de bras cassés. Le reste du paysage est triste, avec un Nerva sans épaisseur au méchant accent français (vu en VO), un Boss qui s'appelle Ferdinand et qui se cache les narines sous un appendice bizarre, une Milla qui, roulant du cul autant qu'elle le peut, semble croire qu'elle est en train de tourner dans la dernière pub Laréole (parce qu'elle ne vaut rien) et enfin un môme qui a fini par jouer dans la saga Twilight, pas besoin d'en dire plus.
Le pire dans cette affaire, c'est que je ne peux même pas recommander Ultraviolet pour le délire ou je ne sais quel motif bidon. Je ne le souhaite tout simplement à personne. Quitte à essayer un trip pop un peu fauché, allez plutôt voir du côté de Bunraku par exemple. Certes c'est loin d'être parfait, mais pour un budget plus ou moins équivalent (25-30 millions de dollars), vous aurez le droit à un objet arty cohérent et habilement fagoté dans l'ensemble, contrairement à la brunette ou violine Lilas Dallous dans le truc présent.
Ce n'est décidément point son heure...de Milla.