Ultraviolet ne sait pas quel genre il veut être : film de super-héros avec sa musique à la Spider-Man 3 de Sam Raimi ? Copie de Matrix avec ses ralentis, scènes d’action et fétichisme du cuir ? Ou carrément film de vampires façon Underworld mais en milieu SF vers la fin ?
Les équipes créatives mélangent tout et n’importe quoi. Même si ça forge à peu près sa propre identité et qu’on a alors l’histoire d’une super-résistante vampire luttant contre une dictature eugéniste avec un propos sur la création de menaces par des gouvernements autoritaires pour se maintenir au pouvoir -bah, dans les faits, on dirait juste une Mary Sue avec une veste changeant de couleurs qui agite ses cheveux et bras n’importe comment et elle arrive à tuer tout le monde on se sait comment.
D’un côté, ça marche mieux que les films Resident Evil de Paul W. Anderson qui exagéraient ce côté-là aussi. Mais ça veut pas dire qu’on pardonne tout.
Déjà, la révélation sur les "Hémophages" qui sont en fait des vampires et non des pestiférés ou des indésirables comme on le pensait, bah ça gâche un peu le tout en fait (y avait une comparaison à la Shoah assez efficace au début, mais le plot twist élude ça).
Sans compter que le message sous-jacent du Cardinal Daxus qui d’abord extermine des vampires considérés « impurs », puis créé des clones porteurs d’un vaccin mortel pour forcer les humains à se soumettre à lui pour rester au pouvoir, ça aurait pu être intelligent.
Malheureusement dans l’exécution, ça gâche un peu car ça paraît illogique ou forcé, voire même préfigurer le délire complotiste des covido-sceptiques paranos qui voient le pass sanitaire comme un mensonge à la 1984 de Orwell.
Ça, plus le coup de la larme d’Ultraviolet qui ramène Six ("l'enfant" de Daxus) à la vie, ça fait trop Mary Sue (alors qu’au début, elle vomit et restait convaincante en tant qu’espionne de la résistance).
Même si y a un gros travail de chorégraphie et de design pour créer une dystopie aseptisée sur le thème de la « dictature sanitaire », la forme reste le gros défaut du film : y a beaucoup trop de CGI pour lisser, colorer et rendre brillant le visage de Milla Jonovich et des vampires, ça agresse les yeux. On dirait des poupées humaines au début, ça fait Vallée de l’Étrange façon creepypasta de Tara l'Androïde.
C’était peut-être pour coller avec l’ambiance super-héros de comics annoncé au début, mais au final ça contribue à faire de Ultraviolet un nanar ou un navet selon les points de vue. Les histoires de Mary Sue, que voulez-vous ...