--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au quatrième épisode de la septième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :


https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163


Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :


https://www.senscritique.com/liste/les_petites_sirenes/3094904?page=1

Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---

A l'école, j'aimais beaucoup les débuts et les fins d'année, beaucoup moins les milieux que je trouvais ennuyeux. Avec le mois-monstre c'est tout l'inverse. J'adore ce sentiment routinier qui s'empare de mois après les premiers films, commencer à connaître mon monstre, et prendre confiance en sa capacité de me surprendre à nouveau chaque soir. Et tandis que nous nous enfoncions encore un peu plus loin sur l'océan, nous commencions également à cerner cette routine adorable.

Mon premier constat sera du moins que les sirènes au cinéma sont sacrément timides. Après deux sirènes du cinéma muet, puis une sirène muette du cinéma parlant, je ne peux pourtant pas reprocher aux sirènes d'Ulysse de n'être bavardes. Ça chante, ça parle, ça murmure, ça susurre, ça crie, ça gémit, sur le plan sonore, on en a pour notre argent. Sur le plan visuel par contre... Bon, au moins je ne me plaindrais pas ce soir d'effets spéciaux tape-à-l’œil ou démodé. Non, parce qu'en fait les sirènes, on ne les voit pas. La tant attendue séquence des sirènes se passe en un unique champ sur le visage torturé d'Ulysse, sans nous faire la grâce d'un contre-champ. Volonté de plonger le spectateur au plus proche des tourments du héro, en lui laissant le temps nécessaire pour plonger dans son regard fou, ou juste méga-flemme de l'équipe de se coltiner les queues de sirènes et tout le bazar ? On ne le saura sans doute jamais.

Ce qui me surprend avec les sirènes de cette année, c'est qu'elles sont trop absentes de films de qualité. Là où des Frankenstein, des loups-garous ou des hommes invisibles sont brandis comme argument de vente pour des pelletés de films médiocres, les sirènes délicates se cachent et se laissent parfois entrapercevoir dans des films sélectionnés avec goût. Car si je suis déçu de ce rôle plus que secondaires qu'y tiennent mes stars de l'année, je ne peux nier la qualité impeccable du film de ce soir. Peplum italien des années 50, s'offrant l'immense Kirk Douglas dans le rôle éponyme, la production rentabilise sa super-sar, nous proposant un Kirk Douglas à moitié nu, se battant virilement contre hommes et monstres, et séduisant femmes et déesses. Mais par contre, pardon j'ai jamais lu l'Odyssée alors je vais peut-être écrire une dinguerie, mais c'est moi ou il est insupportable Ulysse ? Il est odieux ! Il n'écoute personne, il abuse de son pouvoir même avec ses amis, il est prétentieux, orgueilleux, hautain, sans parler du fait qu'il a abandonné femme et enfant il y a, si j'ai bien suivi, plus de quinze ans, et que ça n'a pas l'air de lui poser plus de cas de conscience que ça. Moi, même en découvrant le film dans les années 50 en plein cœur de la Douglas-mania, j'aurai eu envie de le taper le Kirk. Mais du coup c'est du génie. Déjà de donner à une super star un rôle de connard je trouve toujours ça plus intéressant que de lui faire jouer le rôle du prince charmant (d'ailleurs il a un petit coté Cendrillon à la fin, habillé de guenille et venant prouver qu'il est bien l'homme dont est amoureux la reine, moi j'ai bien aimé ce renversement de situation), mais surtout ça propose une vision de la mythologie bien plus prenante que si Ulysse avait été un héro parfait, à la force de demi-dieu et exempt de tout défaut. Ulysse n'est qu'un être humain ayant eu la bassesse de penser qu'il était plus que ça. Entre les lignes de tous les succès qui nous sont décrits, on perçoit la bêtise du personnage, qui l'a placé dans un premier temps dans ces situations périlleuses. Le chant du barde au début, racontant la guerre de Troie par le regard des vaincus, décrivant Ulysse comme un roi usurpateur et pilleur agit dans la même dynamique, surtout quand quelques secondes plus tard, on découvre l'intéressé jeter tout le trésor troyen par dessus bord pour réchapper à une tempête.



Zalya
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le 10 oct. 2023

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