Il est où le problème ?

Alors, définitivement, je ne comprends pas... Ce film se fait lyncher strictement partout quand il ne suscite pas l'ignorance la plus totale... franchement, je m'attendais vraiment au fin fond des chiottes !

Nous serons d'accord je le pense, ce n'est pas le film d'épouvante de la décennie. Oui, son issue est prévisible, ses effets de peur ne sont pas toujours d'une efficacité redoutable et son sujet aurait peut être gagner à un léger approfondissement. Cela manque un peu de prises de risques dans le traitement oui....

Mais bon sang ! Je ressortais pas plus tard qu'avant-hier du visionnage du film "X" (dont j'ai fait la critique) et ici, les avis sont dithirambiques alors que son sujet est autrement moins bien traité, plus maladroitement en plus d'être autrement moins originale que celui de ce "Umma"

Ici, même si nous sommes dans un film "américano-coréen" on sent bien davantage les influences coréennes qu'américaines ce qui n'est pas un mal et assez rare pour être souligné dans une coproduction inter-nationale !

Ici, exit les influences anticléricales et les scènes de cul pour meubler avec une sous lecture "woke" ou décadente et place à un questionnement qui m'a très vite rendu ce film attachant : Nous n'avons pas à hériter d'une éducation toxique !

Le personnage du film est donc une maman aimante fraichement arrivée de Corée du Sud au pays de Buffalo Bill avec son unique fille. Cette maman a souffert de la maltraitance de sa propre mère tyrannique, sa "Umma", une femme accariatre profondément attachée aux traditions de son pays d'origine.

La gentille maman se jure à elle même que jamais sa fille n'aura à subir la même chose ! Mais plusieurs événements vont mettrent cette promesse à mal pour mieux illustrer cette angoisse bien encrée dans notre réalité.

Entre un oncle culpabilisateur qui va amener à son domicile des objets traditionnels de la "Umma" et une jeune fille qui demande à voler de ses propres ailes et à faire des études, notre héroïne va peu à peu se laisser posséder par l'ombre omniprésente de sa mère...

Déjà, la première chose qui m'a interpellée dans ce film, ce sont les acteurs pourtant peu connus (il me semble que l'actrice principale a déjà jouée dans une série horrifique) tout en retenue, en sobriété et en justesse. J'ai rarement vu un jeu aussi parfait dans un film de genre.

L'ambiance quant à elle est plutôt basique mais efficace. On sent ce cocon coréen baigné dans un climat étrangé ce qui crée un contraste ma foi agréable sans, je l'accorde, éblouir ou stupéfaire... Le film dans son ensemble est assez en retenue et je crois que c'est là qu'il a dérangé.

A une époque du surdimmensionné, de l'extrême et de la quête du "toujours plus" on ne se satisfait plus d'un film qui se concentre sur l'essentiel et met de côté les artifices. Alors oui, peut êtres que quelques fulgurances dans la mise en scène, les ressorts horrifiques, ou des symboliques plus fortes pour traiter du sujet de l'angoisse de ne pas reproduire les erreurs des anciens auraient été bienvenus...

Je situe ce film à peu prêt au même niveau que "Mr Babadouk" un autre film d'horreur dramatique qui traite assez justement du rôle de parents et des difficultés que ça implique et auquel j'attribuerais sensiblement la même note pour les mêmes raisons... Un film très satisfaisant auquel il manque tout juste un peu de punch...

Bien loin des slashers crétins sans substances que tout le monde préfère à un film d'horreur psychologique qui tente quelque chose de profond et de sincère... Avec les risques que cela implique (petits problèmes de rythme ou de lyrisme) Umma est un film très acceptable pour peu que vous ne recherchiez pas de quoi vous retourner les trippes à grands coup d'effets ultra brutaux ou de sensationnalisme forcé !

A ceux qui seraient rebutés par les critiques dévastatrices de ce site, je vous invite à aller le voir par vous même rien que par curiosité !