Quelle belle histoire d'amour...
Il est marié, père d'un ado, agent immobilier et coule des jours tranquilles avec sa femme, jusqu'au jour où il fait visiter un appartement à une jeune étudiante de 25 ans qui pourrait être sa fille : le coup de foudre est réciproque entre celui qui se découvre un démon de midi et une jeune femme qui va découvrir l'amour avec ce père-protecteur-amant.
Un classique me direz-vous, mais ceux qui se sont un jour trompés de femmes (un homme ne trompe jamais sa femme) ressentiront mieux cette espèce de flot dévastateur qui vous envahit comme un torrent, vous fait perdre toute raison et qui vous emporte comme il emporte tout sur son passage !
C'est l'amour-passion, aveugle, et qu'on ne peut réfréner... Mais comment peut-on vivre avec l'existence simultanée avec deux femmes quand on a reçu une éducation judéo-chrétienne ? Et qu'on n'est pas fute-fute au point de laisser la photo de sa maîtresse toute nue sur son smartphone ?
Philippe Harel, qui a réalisé beaucoup de bonnes choses pour le septième art, a dans cette histoire, été touché par la grâce ! Il bénéficie d'une adaptation et de dialogues de Eric Assous, tout en simplicité et en intensité, facile à suivre.
"C'est l'histoire d'un mec" (comme eut dit Coluche) qui sans le vouloir, poursuit deux lièvres à la fois... Fabienne Bichet a rendu le meilleur service du monde à son réalisateur en lui offrant un casting hors-pair ! Je suis toujours tenté par un film ayant Isabelle Carré à son générique et rarement déçu : serait-elle sélective ? Déjà, on est sous le charme de cette séductrice. Mais en plus, on nous offre ici deux révélations : Xavier Lemaitre (l'infidèle) qui a délaissé la bijouterie au profit du cinéma voici 10 ans (en 2008) et fortement poussé à l'époque par Jean-Claude Brialy : un physique de cinéma, et un acteur-né quand on voit ici son jeu !
Mais j'ai réservé le meilleur pour la fin : Roxane Arnal fait une apparition saisissante dans ce personnage de" jeune maîtresse" qui a pour elle son âge tentateur, et qui constitue une révélation... Elle se coule dans son personnage aussi facilement que Vanessa Paradis l'avait fait dans "Noce Blanche"... La jolie Roxane a conservé un air d'enfant mutin, un peu fripon, mais cache en elle une femme déterminée, et comédienne pleine d'avenir...
En plus d'un joli petit minois, d'une moue séduisante, elle a été dotée d'un corps superbe dont elle n'est pas avare, tant mieux pour nous... Je ne dirai pas autant de bien de Anna Mihalcea qui ne convainc guère dans son interprétation...
Tout ceci contribue grandement à la réussite de ce film qui n'aurait pas démérité sur grand écran ! Je conseille vivement !
Mise à jour en 03.2022 :
Enregistrant tous mes films, j'avais voulu voir "Qu'est-ce qu'on va faire de Jacques" (11.03.2022) ? Ben on ne le saura jamais puisque ça a été déprogrammé et remplacé par ce beau film que j'ai eu plaisir à revoir. Mais ces méthodes dé déprogrammations sont aussi incorrectes que désagréables.
Enfin pas totalement ici puisque ça m'a permis de voir que je n'avais pas varié dans mon appréciation initiale !
Dommage, Philippe Harel, le réalisateur, n'a plus donné signe de vie depuis qu'il a créé ce film pourtant réussi...
On n'en sait guère de choses non plus en ce qui concerne sa biographie...
Aurait-il décidé de prendre sa retraite ? (65 balais en 2022)
Si la jolie Isabelle m'avait autant séduit que d'habitude par son interprétation, elle m'a semblé cette fois-ci avoir pris un petit "coup de vieux"... Peut-être une question de maquillage, de teinture de cheveux ? A moins que ce ne soit pour crédibiliser d'avantage son personnage de femme mariée dont elle croit l'époux captif à jamais ?
Mais en recherchant plus avant, Isabelle avait quand même 47 ans quand elle a tourné ce film et jusqu'alors, je lui en aurai donné beaucoup moins : peut-être à cause de son visage angélique ? Amusant : 20 ans après, elle retrouve le réalisateur qui lui avait fait tourner "La femme défendue" en 1977...
Sylvie Bourgeois qui réalise ce superbe scénario cache, elle aussi, bien son jeu : ce pseudonyme cache son vrai nom à l'état civil de Cécile Harel : elle est en effet devenue l'épouse du réalisateur depuis 2005. Elle a donc dû lui mitonner un traitement personnalisé ? En tout cas réussi !
Cette histoire est même tellement criante de vérité que je me demande si ce récit n'est pas un peu autobiographique ?
Une note triste : ce film est le chant du cygne de Matthieu Poirot Delpech (1959-2017) directeur de la photographie...
Attention, ne faîtes plus comme dans ce film où l'on voit le fils du couple piloter un drone miniature...
La législation est désormais plus stricte sur l'utilisation de ces engins dangereux et hélas, les réalisations cinématographiques usent et abusent désormais de cet accessoire pour les vues aériennes.Mais comme pour les "fish-eyes" qui avaient fini par lasser, espérons que ce sera un phénomène de mode ?
On n'a toujours plus de nouvelles de Roxana Arnal ? Si vous en saviez plus, je suis preneur....
Arte le 05 et le 09.10.2018- 12.03.2022-TV5 Monde le 05.01.2023-