Le paradis perdu

Je n'ai ni lu le livre ni vu la première adaptation cinématographique. Le film divertit, mais ne marque pas plus que ça.

La mise en scène est en fait un peu trop plate. Les plans sont léchés, oui, mais il n'y a pas vraiment de tension. L'attentat porté à l'écran se laisse regarder mais le réalisateur insiste trop sur certaines choses horribles ; ce n'est pas que je sois sensible ou prude, mais dans ce cas ci je trouvais que ça s'apparentait plus à du misérabilisme du genre " regardez comme ils sont malheureux ces pauvres petits vietnamiens". Et j'aime pas ça.

Le scénario comporte de bonnes idées, mais le tout reste trop largement prévisible. Surtout que ça commence par la fin. Alors j'ai cette théorie comme quoi, quand un réalisateur commence par la fin, soit il y a une très bonne raison alliant fond et forme, ce qui est très rare, soit c'est parce qu'il s'est rendu compte qu'il n'y avait pas d'objectif principal à son histoire, et en commençant par la fin (au moment de l'enquête) il peut ainsi scotcher son specctateur avec un semblant d'histoire qu'il suffit de rappeler de temps à autres avec une voix off, ce qui est déjà nettement moins rare. Regardé dans l'ordre chronologique, le film aurait certainement fait bailler son public très vite, le spectateur ne sachant pas trop où le film va. Mais au fond, peut être que ça aurait été mieux ?

Le pire étant qu'au delà de l'intrigue politique survolée teintée de misérabilisme (de toutes façons on ne peut rien y faire), il y a cette romance mal mise en scène et digne d'un mélodrame. En plus la donzelle n'est pas vraiment intéressante, à se demander ce que les deux rivaux lui trouvent. En effet, elle change d'amants plutôt facilement et l'on ne sait rien d'autre d'elle que le fait que c'est une vietnamienne qui a vécu de grands malheurs et qu'elle fait tout ce qu'on lui dit de faire (va me chercher une tisane avec mes pantoufles). C'est sûr que, finalement, j'en veux bien une comme ça (en plus, elle la ferme et n'ennuie pas son monde avec ses malheurs!).

Il reste donc, pour sauver le film, les prestations plus qu'honorables des acteurs masculins (peut être la jeune femme est elle bonne actrice, mais ce n'est pas avec ce rôle ci qu'elle pourra se faire remarquer). Caine est fidèle à lui même, peut être un peu trop sobre (son minimum syndical suffit à épater) et Brendan Fraser qui aimerait bien être reconnu pour des films sérieux et qui, je pense, le mériterait. Il est bon acteur et a une bonne gueule qui pourrait s'adapter à tous les genres, y compris le style sundance fauché (grossissez le, un peu de barbe, des lunettes et vous y êtes).

Bref, un film qui divertit mais qui ne marque pas.