Ce film en noir et blanc date de 1966 mais semble plus vieux de quelques années. Un ange pour Satan n'est pas un film d'horreur. Situé au carrefour de plusieurs genres (gothique, giallo, drame villageois, romance), il présente un scénario intéressant et offre un rôle conséquent à Barbara Steele, alors au sommet de sa gloire et de sa beauté. Le film étonne par son traitement hors du commun, mélange de passages classiques et de situations tragiques (pendaison d'un instituteur devant ses élèves, mort d'un enfant). Le personnage de Barbare Steele, à l'instar d'un Jekyll/Hyde, révèle deux facettes diamétralement opposées. Son personnage maléfique, beaucoup plus intéressant, lui permet de manipuler plusieurs villageois en usant de son charme vénéneux irrésistible. L'érotisme, bien que très sage en comparaison avec les productions actuelles, est très présent et certaines scènes ont du en émoustiller plus d'un à l'époque. Notamment lorsque Barbara Steele, magnifique dans sa tenue de cavalière, se déshabille complètement face à l'idiot du village, lui interdisant de la regarder sous peine de coups de cravache au visage. Les scènes les plus intéressantes sont celles des manipulations sur les villageois et leurs conséquences. A mon sens, le gros intérêt du scénario réside dans ces manipulations, l'élément fantastique en étant d'ailleurs complètement absent. Le final nous surprend par une révélation inattendue mais les cinq dernières minutes semblent expédiées beaucoup trop rapidement. Le film n'est pas un chef d'oeuvre mais il mérite le coup d'être tenté.