Microcosme démocratique
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On peut lire dans le prologue de "King rat": "ils ne vivaient pas, ils substituaient".
Ce film de Bryan Forbes montre durant plus de deux heures ce "purgatoire" ou faute d’évasion les hommes s'attachent à tout ce qu'ils peuvent, histoire de survivre, que ce soit en aidant les blessés, en élevant des poules, en cultivant la terre...
Parmi cet amas de fantômes, le caporal King profite de cet endroit hors du monde pour s'adonner à des trafics en tout genre. Ce "caïd" ne recule devant aucune bassesse pour empocher plus d'argent et acquérir un statut à part dans ce camp de prisonniers, où il domine tout le monde. Il ira même jusqu'à faire l'élevage de rat (d'où le titre du film) pour mener ses projets à bien.
Ce caporal a tout les attraits du salaud, mais le film ne s’arrête pas là. Certaines scènes apportent un éclairage nouveau sur le personnage, le rendant plus complexe. Et c'est le véritable tour de force de ce film, qui au bout d'une heure se transforme en fable sur la survie et l'espoir.
Reste aussi un final bouleversant qui permet de constater le chemin parcouru par le personnage et ses acolytes. Un dernier quart d'heure d'un contraste saisissant qui met en lumière la nature des actes de ces trafiquants et nous démontre que le pire les concernant est à venir. Une réalité qui reprend ses droits et qui oblige cette "bulle", cet "entre le vie" à éclater.
Contrairement à d'autres films sur les camps de prisonniers en temps de guerre (Le pont de la rivière Kwaï, La colline des hommes perdus), "King rat" ne joue pas sur l'opposition de deux camps. Les espoirs, les désillusions, les amitiés et les trafics se passent entre semblables.
Ce film se montre honnête avec le propos qu'il traite.
Je ne connaissais pas Bryan Forbes et je dois avouer n'avoir pas grand chose à dire sur la mise en scène (très caractéristique de la réalisation britannique des 60's). L’interprétation est quand à elle irréprochable (George Segal en tête). La Bande originale de John Barry confère un cachet non négligeable à l'ensemble.
En bref un film à recommander aux spectateurs familier du genre. "King rat" n'est pas le film le plus universel et le plus réussi sur le sujet. Cependant le traitement du sujet (ainsi que la fin du film) mérite qu'on s'y attarde.
Créée
le 9 avr. 2015
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