Where the wild roses grow.
Juste avant d'exploser avec "On achève bien les chevaux", Sydney Pollack dirigeait à nouveau Burt Lancaster dans cet étrange film de guerre un peu oublié dans la foisonnante carrière du cinéaste. Pure injustice, tant le film de Pollack mérite bien plus qu'un simple coup d'oeil.
Adapté du roman de William Eastlake, "Castle keep" fascine dès ses premières images, Pollack créant une atmosphère étrange, presque hors du temps malgré son contexte historique, frôlant plus d'une fois le surréalisme, réflexion intéressante sur l'attraction qu'exerce la beauté sous toute ses formes sur l'être humain et notamment sur l'homme.
Confrontant la création à la destruction, le devoir à l'absurdité, l'art à un conflit meurtrier, Pollack, s'il s'égare parfois plus que de raison, signe ici un film atypique, aux confins de plusieurs genres, parfois sublime (la vision de Burt Lancaster sur son cheval blanc), proposant des séquences impressionnantes pour l'époque annonçant déjà le final de "Il faut sauver le soldat Ryan" et s'achevant dans un final apocalyptique. Le tout servi par un casting prestigieux dont on remarquera la présence de Peter Falk et de Bruce Dern, excellent en illuminé.