Un bon film bien narcissique
Au sortir de la salle je dois dire que j'étais plutôt remontée contre cette Valeria ! Il y en a beaucoup trop dans ce film, on ne peut respirer, on s'éparpille dans la vie de cette femme jusqu'à s'en éloigner complètement pour alimenter le fantasme qui peut régner autours d'elle. On ne va pas à l'essentiel, on tourne autour pendant deux heures, on s'en approche, on s'en éloigne. On ne sait pas quoi retenir. La relation qu'elle entretien avec son frère, sa mère, feu son père, le pote de son frère, son "bellâtre", sa belle soeur, ou encore son beau père ? Mettez toutes ces questions de côté puisque dans le fond tout ce qui l'importe c'est elle même ! On regarde un journal intime interprété par une femme dépressive qui par moment semble avoir subit une véritable lobotomie. Cela offre ainsi 1H50 de remise en question et d'états d'âme d'une bourgeoise qui mène la vie de château (mais qui s'habille de guenilles pour dire "dans le fond je suis comme tout le monde", mais on n'est pas tout le monde quand on peut vendre au enchères un Brueghel de sa collection personnelle pour quelques millions d'euros !) EN REVANCHE, je vais tout de même temporiser mes propos et relativiser. Il est vrai que malgré tout je n'ai pas été insensible à un bon nombre de scènes, qui pour la plupart étaient très souvent bien mises en scène et d'une vraie beauté à l'écran. Surtout j'ai été vraiment charmée par l'ambiance qui règne entre ces deux payes l'Italie et la France. Fort heureusement nous ne sommes pas tombé dans le cliché du petit village enneigé et apaisant italien et l'horrible capitale bruyante et infernale qu'est Paris, au contraire on voyage assez bien entre les deux, il n'y a plus vraiment de frontière, tout est proche. Et surtout quel plaisir de voir Filippo Timi (un charme pour les yeux et les oreilles), Silvio Orlando, Pippo Delbono et même André Wilms qui donnent un petit coup de fouet par leur simple présence à ce drame larmoyant.