Un cœur simple par Brice B
N'est pas Claude Chabrol qui veut, devrait-on dire à Marion Laine qui adapte Un cœur simple, le conte de Flaubert, pour le grand écran. Si le cinéaste a réussi sa transformation de Madame Bovary, la jeune réalisatrice n'emprunte manifestement pas les mêmes voies...
Félicité (Sandrine Bonnaire) est une jeune fille de campagne qui se met au service de Mathilde Aubain (Marina Foïs), une bourgeoise vivant de ses rentes dans une maison isolée dont elle a hérité. Pour quelques francs, elle s'occupe de l'entretien de la maison, des enfants et de diverses tâches. Dévouée, Félicité déborde avant tout d'amour et d'émotions.
Vivant à fleur de peau, elle aimera d'abord Théodore (Pascal Elbé) avec exaltation et chasteté. Trahie, elle reportera ce trop plein amoureux sur les enfants de Madame Aubain, qui verra d'un mauvais œil cette proximité avec une domestique. Mourants l'un après l'autre, elle se retrouvera seule avec sa maîtresse dont elle partage la sourde tristesse. C'est alors qu'un perroquet lui est offert, Loulou, qu'elle gardera à ses côtés jusqu'à sa mort...
Un cœur simple est avant tout la vie et le portrait de cette jeune femme aussi tendre que naïve, qui vit comme un électron en attente de polarité, sans savoir vers quoi ou vers qui tourner ce bouillonnement intérieur, incapable de le canaliser ou de le gérer. Sandrine Bonnaire, qui tient le rôle de la jeune fille, en est insupportable dans son interprétation. Marina Foïs que l'on a redécouvert avec bonheur et enchantement dans Darling, déçoit par le peu de personnalité qu'elle insuffle à son personnage. Une ambiance froide en plus, et voilà le film Un cœur simple une œuvre à apprécier sur papier.