Improvvisazione
Tout l'art de l'improvisation tient dans l'exposition d'un thème, dans le pont qui permet de s'en échapper, dans l'évasion en elle même et dans le retour au thème exposé. Il en est ainsi d' "Un Coin...
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le 7 avr. 2018
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Tout l'art de l'improvisation tient dans l'exposition d'un thème, dans le pont qui permet de s'en échapper, dans l'évasion en elle même et dans le retour au thème exposé. Il en est ainsi d' "Un Coin Tranquille à la Campagne".
Quand le film commence, il y a cet homme ficelé sur une chaise qu'une femme torture avec des appareils électriques de toutes sortes ... Des ustensiles, des produits de consommation ... Mais très vite, la vision s'estompe au profit de la réalité. C'est un couple, l'homme est artiste peintre, la femme est belle mais un peu plus agée, elle est riche, elle a les pieds sur terre et c'est elle qui gère la carrière du peintre . L'homme est viril mais il a un peu l'innocence d'un enfant. Ils s'aiment sans aucun doute. L'homme dont nous partagerons les flashs psychotiques tout au long du film, vit assez mal, tout ce confort et toute cette modernité dans laquelle il évolue. Et puis aussi, cette pression que la femme met sur sa production artistique. Il est l'objet d'un enjeu qui le dépasse. Il est un peu comme un cheval de course dont la femme serait l'entraîneur. D'ailleurs, elle décide de l'emmener à la campagne, au vert, dans une luxueuse villa qui appartient à un de ces amis fortuné. Là, il pourra vraiment préparer sa prochaine exposition. Mais sur la route, il aperçoit un manoir abandonné, c'est là qu'il veut aller, l'endroit l'appelle. Il ne reste que quelques heures dans la luxueuse villa, trop de mondanités, impossible, il s'échappe, il va au manoir, c'est là qu'il veut travailler, dans ces immenses pièces vides, dans ces recoins et ces escaliers tarabiscotés. Il arrive à convaincre la femme. Elle achète le manoir. Il s'installe là avec une bonne,une fille du village, jeune et désirable. La femme reste à Milan, elle lui rendra des visites. Mais à peine s'est il installé, à peine a t'il posé les bases d'un atelier, étendu au sol ses toiles et commencé ses travaux que des phénomènes inexpliqués se produisent et une nuit tout l'atelier vole en éclat dans un fracas épouvantable. Le peintre veut savoir qui a vécu là et qui est mort ici. C'était une jeune comtesse, lui apprend t'on au village, la plus belle et la plus chaude qu'aucun homme n'a jamais vu, tous s'en souviennent, tous ont ont goûté sa saveur indélébile, un jour ou l'autre. Le peintre part à sa recherche, à la recherche de sa mémoire, de son visage. Quand la femme vient lui rendre visite, les phénomènes redoublent, les rares meubles lui tombent dessus, le plancher se dérobe. Elle est en danger, elle doit partir. Quand elle reviendra pour une nouvelle visite, il sera trop tard. Le peintre aura retrouvé la comtesse, des photos, son visage, son histoire, sa présence. La vision psychotique suivante sera celle du meurtre de la femme, ensuite il sera arrêté, enfermé dans un asile. Et il y peindra des petits tableaux qui quelque part, se vendront très cher.
Vous qui n'avez pas vu ce film, sachez tout de même que dans ce petit résumé, je n'ai rien dévoilé. Et si par bonheur un jour, il devenait visible dans nos contrées, alors vous verrez d'abord un casting de première classe. Franco Nero est vraiment extraordinaire dans ce rôle d'homme-enfant et il ne va lui falloir qu'un coup de peigne pour nous faire comprendre qu'il a basculé dans la folie. Vanessa Redgrave est parfaite dans ce rôle difficile, juste sur le fil du rasoir, pleine de désir et d'envie pour cet homme qu'elle ne pourra jamais vraiment avoir mais pour qui elle ne sacrifiera rien de sa vie. La Comtesse, vous la verrez mais sans jamais vraiment la voir, elle est belle, on la devine. Et le manoir, un peu comme dans "The Haunted", est peut être la véritable pièce centrale du film. Mais ce n'est pas un manoir gothique, c'est un petit château du sud de l'Italie, un peu perdu dans les herbes sauvages. Il y a aussi une dimension esthétique importante, un jeu de formes et de couleurs, un jeu avec la peinture qui prend toute sa force dans la scène finale. Enfin, il y a cette sublime musique du Grupo d'Improvvisazione Nuova Consonanza et de son leader Ennio Morricone qui avec ses musiciens laisse libre court à l'expérimentation sonore et musicale et que l'on retrouvera à la composition dans un autre film,"Gli Occhi Freddi della Paura", un giallo connu également sous le titre de "Cold Eyes of Fear".
Un jour, c'est sur, un éditeur avisé sortira en France, une intégrale Elio Petri et ce jour là crois moi, la classe ouvrière descendra du paradis. .
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le 7 avr. 2018
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