Dans les années 60, le cinéma italien s’est mis à concurrencer son homologue américain sur un terrain très intime : le western. Or Hollywood était aussi une industrie qui possédait un système immunitaire très intelligent, à cette épidémie de cow-boys transalpins mal rasés, ils répondirent en digérant le genre et ses codes, pour les réinjecter dans leurs propres westerns. Puis en 1969 Sam Penckinpah mit tout le monde d’accord avec « La horde sauvage ». Bingo ! Les Italiens avaient Leone, les Américains auront Penckinpah. Problème, le bonhomme est alcoolique, violent, incontrôlable bref un cauchemar de Studio. Très vite, les majors trouveront des réalisateurs plus serviles pour faire du sous Peckinpah, c’est le cas d’Andrew V. McLaglen par exemple, qui donnera même une suite très médiocre au « Croix de fer » du grand Sam. C’est le cas aussi de Burt Kennedy, ces metteurs en scènes œuvreront dans le genre avec plus ou moins de réussite, sans faire d’histoires aux Studios. « Un colt pour 3 salopards » (1971) est donc un sous Peckinpah, mâtiné de rape and revenge, genre qui fera les beaux jours du cinéma d’exploitation dans les 70’s. Son statut de copie ne l’empêche pas d’être parfaitement divertissement. Rachel Welch est parfaite en pistolero vengeresse, les trois salopards du titre sont aussi de terribles crétins ce qui les rends encore plus dangereux. Le film est violent et dynamique, sans temps mort. On ne s’y ennuie pas une seconde. A noter un petit rôle pour Christopher Lee, ici loin des cryptes de vampires qui ont fait sa réputation à la Hammer.