Jamais vraiment subversif, jamais réellement drôle, jamais réellement émouvant, jamais réellement saisissant. Le cinéma de Blier commence dès les années 90 à se diriger vers une impasse, réutilisant inlassablement les mêmes thématiques : le quotidien du petit banditisme, la sexualité débridée post-mai 1968. Mais la sauce ne prend plus.
Techniquement le film est propre, le cadre est assez habilement mis en valeur par le réalisateur, qui donne les couleurs du soleil aux cités de Marseille.
Le seul aspect de ce film qui donne à réfléchir est qu'il soutient (involontairement) les thèses d'Eric Zemmour, en dépeignant de manière partiale et souvent contradictoire d'une scène à l'autre, des personnages de banlieue qui s'adonnent aux larcins et aux viols, avec pour excuse derrière l'éternel discours gauchiste sur la pauvreté. Un misérabilisme familier tentant d'apporter en vain un début de justification voire de légitimité concernant les délits et crimes susmentionnés. Qu'il est aisé pour messieurs Jean-Pierre Marielle et Bertrand Blier de ne côtoyer les gens des cités défavorisées seulement le temps d'un tournage, regagnant par la suite les poches pleines leur appartement parisien pour ensuite dispenser leur morale. Paternalisme gauchiste, quand tu nous tiens, il n'est pas aisé de s'en débarrasser.
Côté casting : les acteurs sont tous globalement bons, si on fait exception de la performance d'Anouk Grinberg plutôt gênante, qui tente maladroitement de singer le comportement d'une petite fille. Le problème c'est que j'ai plutôt l'impression de voir une jeune adulte atteinte d'un grave retard mental.
Une des seules bonnes choses en définitive que ce film m'a apporté, c'est l'envie de revoir à nouveau la Cité de Dieu de Mereilles.