A travers ce film, Bertrand Blier décrit de façon très personnelle l'univers des banlieues: désoeuvrement et violence, habitat pécaire et pauvreté, démission parentale...La mise en scène produit un récit désordonné et présente des personnages et situations presque surréalistes.
On ne mettra pas en cause la finalité et la justesse du propos mais il est manifeste, une fois de plus et après"Merci la vie", que le metteur en scène Blier étouffe le dialoguiste Blier, celui des "Valseuses" ou de "Buffet froid", confirmant l'inspiration perdue du cinéaste. Rarement amusants et souvent de mauvais goût, les textes semblent ne pas avoir d'autre ambition que de ressembler à du Blier et de satisfaire un public acquis. Mais trop, c'est trop, et la truculence, la trivialité,de l'auteur ne s'appuient plus sur des personnages fantaisistes ou véritablement singuliers et, par conséquent, ne trouvent pas ici de justification. Le ton provocateur apparait dans "Un, deux, trois, soleil" aussi inutile qu'artificiel.