Un dimanche à Kigali par Snifou De Laze

Un journaliste Canadien Francophone revient à Kigali après le célèbre génocide. Il est à la recherche d'une jeune femme, Gentille. Il va commencer son enquête pour la retrouver, et on passera de flashback au présent pour connaitre leur histoire qui a commencé juste avant le coup d'envoi du massacre ou lui faisait un reportage sur le sida en Afrique, et elle était serveuse.

L'histoire se passe au Rwanda pendant le génocide, mais ce n'est pas une histoire à proprement parlé sur le génocide Rwandais.

Pas d'analyse politique ou géopolitique, pas de recherche des causes, ni du pourquoi du comment.

On passe bien entendu sur l'inaction des instances internationales qui n'ont pas crus les informations venant du terrain, n'ont pas voulu se mêler de ces histoires ethniques qu'ils ne maîtrisent pas et qui se sont laissé débordés, n’imaginant pas un tel massacre possible.

On passe aussi sur les anciens amis devenus assassins, sur les voisins qui s'entre-tuent, sur l'hystérie collective qui s'est emparé du pays.

Mais c'est surtout l'histoire de deux personnes au milieu de ce tumulte.

Nous avons donc Bernard, ce journaliste quadra Québécois qui tombe sous le charme de la serveuse de son hôtel, Gentille. Mais il essaye de ne pas céder, pour ne pas ressembler à ces occidentaux qui se mettent à la colle avec des Africaines bien plus jeunes qu'eux et que sa moraline réprouve. Et il veut la sauver mais sans avoir d'histoire avec elle pour préserver sa bienpensance, et par peur de se faire avoir et de se protéger lui-même, de la crainte d'apprendre qu'au final, elle se serait surtout rapprochée de lui pour sauver sa peau.

Et Gentille, qui sent que le massacre va arriver, et qui tombe aussi sous le charme de Bernard, ou qui s'accroche à lui comme on s'accroche à une bouée, ou (et c'est sans doute le cas) les deux à la fois. Qui veut bien de son aide mais ne veut pas être séparée de lui. Qui ne comprend pas très bien les barrières morales que s'impose Bernard. Barrières typiquement occidentales et qui n'ont aucun sens en Afrique, ou les intérêts, l'attirance et les sentiments se mélangent allégrement et sans aucun problème moral et ou la différence d'Âge (d'ailleurs pas vraiment Énorme non plus ici) n'a pas vraiment d'importance.

On assiste donc à la formation de ce couple qui a du mal à communiquer et à se comprendre à cause de leurs différents modes de pensée et de leurs différences culturelles. Et qui va traverser l'un des épisodes génocidaires les plus important de l'histoire moderne.

Génocide qui restera exceptionnel de par son ampleur mais finalement pas tant par sa fréquence, les conflits inter-ethniques étant encore une des plaies de l'Afrique aujourd'hui.

Film à petit budget. Les acteurs sont bons. Les différents passages du passé au présent via les flashbacks sont très bien amenés. La photo fait un peu téléfilm mais reste plus que potable.

Un film que je conseille, mais soyez prévenu qu'il vous fera une boule dans le ventre et sans doute couler une larme au coin de l’œil.