C'est un vrai film de copains, écrit et tourné dans la bonne humeur par Jean-Loup Dabadie et Yves Robert qui savent trouver les mots justes pour mettre en valeur leurs acteurs, un film sur l'amitié masculine mais aussi sur la complicité des hommes entre eux dans les aventures galantes, car le scénario sans adopter de plan précis, suit ces 4 grands garnements en proie aux démons de la quarantaine. Yves Robert et son scénariste Dabadie ont glissé avec tact quelques situations qui auraient pu être scabreuses (telle la révélation inattendue des goûts sexuels de Daniel joué par Brasseur).
De cette façon, c'est une comédie de moeurs qui se rapproche du théâtre de boulevard, mais un théâtre de boulevard du meilleur acabit. Les virées et les blagues des 4 amis soudés comme les doigts de la main, donnent lieu à une suite de sketches extrêmement drôles, voire hilarants (le coup du faux aveugle qui pète tout dans le restaurant). Dabadie et Yves Robert cultivent l'humour avec finesse, et on s'aperçoit que la tragi-comédie n'est pas loin, car ces rigolos sont parfois vulnérables, et chaque situation un peu tendue ou scabreuse est désamorcée par l'humour voire le gag.
Habilement réalisé à partir de variations sur les démêlés des hommes avec les femmes, sur le mensonge et l'amitié indéfectible, le film ne serait rien sans une interprétation de premier ordre, parfaite dans son homogénéité, que ce soit les 4 mousquetaires du tennis qui occupent chacun un caractère type : Rochefort l'ainé qu'on écoute, toujours d'un naturel désarmant, Brasseur le baratineur combinard, Lanoux le fort en gueule qui a des faiblesses, Bedos le souffre-douleur introverti... ou que ce soit Danièle Delorme, épouse d'Yves Robert dans la vie, qui trouve un emploi d'épouse en voie d'être délaissée mais qui finalement reconquiert son mari par un tour burlesque du destin, ou encore Anny Duperey en grande dame élégante et sexy, et même dans les petits rôles comme ceux de Christophe Bourseiller en ado dragueur intello et obsédé par les seins, ou Jean-Pierre Castaldi en armoire à glace qui démonte une voiture en restant muet... Bref, on s'amuse beaucoup, c'est une de ces comédies françaises d'une certaine époque, celle des années 70, libérée, encore insouciante et sans vulgarité, bien loin de ce qui se fait aujourd'hui.