L'histoire du film se focalise sur une bande de potes complètement déjantée mais finalement très humaine, entre celui qui entretient une relation fusionnelle avec sa mère, le gars qui a trompé sa femme et qui a tout perdu, l'homosexuel qui le cache (qui a aussi trompé) celui qui aimerait bien tromper... La tromperie est vraiment le thème majeur du film, d'où le titre, et on n'est transporté dans ces années, milieu des années 70, où tout était permis, le cinéma de l'insouciance totale où la morale n'a pas que peu droit au chapitre. Après le film reste très sage, aucunes scènes explicites, quasi aucune nudité.
Le scénario léger est cependant rehaussé par la prose des monologues du personnage campé par Rochefort qui sont à la fois savoureux et truculents, poétiques, l'acteur porte littéralement le film sur ses épaules, même si ses compagnons de jeux ne démérite pas, à l'image de cette scène finale, sur les toits, où Rochefort a dû surmonter sa peur, et voit tout le monde d'en haut, avec son air amusé. Etienne Dorsay incarne le quadra et des poussières de son temps, découvrant le monde de l'adultère et qui s'en délecte.
Je comprends son succès à l'époque car on n'est vraiment dans une "feel good" qui vise la fameuse crise de la quarantaine. On y parle du couple, de l'amitié, de l'adultère, qui sont des thèmes universels avec cette désinvolture, propre à son époque et franchement ça fait du bien, surtout en 2024. Le film est aussi beaucoup plus profond qu'il n'en a l'air, surtout dans la forme, le jeu des acteurs, la bo, le rythme, les dialogues, tout est extrêmement bien écrit et exécuté.
Les rôles ont été distribués avec brio, probablement du "sur mesure", la musique est marquante, et ses thèmes principaux continuent à être fredonnés aujourd'hui.
Bref un classique mérité.