Le film de John Wells m’avait autant intrigué par sa bande-annonce sucrée-salée que par son casting séduisant et pléthorique. Meryl Streep dans un des numéros dont elle est capable ? Julia Roberts dans son premier bon film depuis…15 ans, si on se montre très gentil ? Cumberbatch, McGregor, Shepard, Mulroney et Juliette Lewis réunis autour d’une table familiale et prêts à en découdre façon Festen des middle states? Pourquoi pas.

-On a tous quelque chose de Tennessee, Williams-

Le thème du drame familial demande énormément de qualités d’écriture, sans doute trop pour le commun des auteurs, et les plus grands ont pu s’y casser la plume. L’une de ces qualités essentielles est l’équilibre.
Entre rire et larme. Entre moments fort et pause. Entre écriture et observation. Entre message et narration.
Le film, essentiellement dans sa première partie, et dans quelques scènes, y parvient. Quelques moments touchent, si ce n’est à l’essentiel, en tout cas à quelque chose de juste et profond. Je pense notamment à cette scène entre sœurs qui mixe agréablement remarques acides et tendresse vache.

-Être et avoir été, meurtrier-

Mais alors quelle mouche a piqué Tracy Letts ? L’auteure de la pièce dont s’inspire le film décide curieusement d’ajouter à une trame qui se suffisait largement en elle-même (une mère, atteinte d’un cancer et subitement devenue veuve, profite des funérailles de son mari pour régler quelques comtes avec sa progéniture, aidée par une consommation un peu intense de médicaments) une série de révélations et d’évènements plus indigeste les uns que les autres, au point de plomber une dernière demi-heure, les solides fondations de l’intrigue s’effondrant peu à peu sous l’accumulation de ces trop nombreux coups bas.

Une surenchère d’autant plus triste que jusque là, flottait l’impression d’avoir assisté à un film plus singulier qu’il y parait, parfois intriguant, avec deux ou trois personnages très bien écrits et interprétés.

Non, parce qu’entre nous, cet empilage de couches scénaristiques, c’est plus de n’Osage.
guyness

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