Un été italien par Maqroll
Un film intimiste, d’une pudeur exemplaire, autour d'une histoire de famille qui bascule suite à une tragédie stupide. Dans le rôle écrasant d’un père qui doit faire face au décès subit de sa femme et assumer tout seul l’éducation de ses deux filles, Colin Firth est bouleversant de justesse et d’émotion rentrée. Pendant que l’aînée des filles va découvrir la sensualité et s’ouvrir sur sa vie d’adulte, la plus jeune devra affronter le fantôme de sa mère, disparue par sa faute dans un jeu d’enfant. Le récit procède par ellipses en suggérant sans jamais s’imposer. La mise en scène de Michael Winterbottom est d’une discrétion exemplaire, choisissant toujours la meilleure place pour sa caméra, se promenant dans une ville de Gênes à la beauté secrète et au charme inouï, véritable cœur de l’histoire. Au niveau de la construction dramatique, les dix dernières minutes sont fascinantes avec une montée progressive de la tension avant un dénouement d’une simplicité magnifique.