Un été Italien dresse un portrait assez touchant d'un père cherchant à reconstruire ses filles (une enfant une et une adolescente) après le décès de leur mère dans un accident. Ce père diminué, que le courage a transformé en sorte d'"exorciste affectif" en lutte contre les démons de ses propres filles qui peinent à oublier ; qui transforme, pour sauver ce qu'il lui reste, toute la tristesse en un combat permanent, lancinant, presque désespéré. Le film raconte, finalement, ce "presque", et la route à accomplir vers un peu de normalité, un peu de bonheur surtout...
Mais l'histoire manque de finesse, peine à démarrer et s'enlise. Les traits mélo sont parfois un peu trop gros, trop redondants aussi. Une recherche trop dirigiste de sentiments qu'il semble falloir éprouver fait perdre son naturel au propos. Et on ne peut s'empêcher de se dire que cela aurait pu être traité bien plus élégamment (je repense à la longue "scène de la petite cuillère au café" de "Trois couleur : Bleu", qui signale le deuil et surtout l'absence magistralement), que ce manque d'assurance traduit finalement un manque...de sentiments.
Un film qui tient mal ses promesses donc (la toute fin assez convenue en atteste d'ailleurs) et rate le coche.