Un fil à la patte par Maqroll
Du théâtre filmé mais à peine tant le travail d’adaptation de Michel Deville transforme la pièce de Feydeau, la dépoussière et lui ôte tout cet aspect démodé qu’elle traîne habituellement. Raccourcissant le texte (une heure et quart à peine), supprimant tous les effets superflus, rajoutant des scènes en extérieur bienvenues, Deville ose montrer ce que la pièce ne faisait que suggérer, notamment au niveau des rapports sexuels (et après tout, pourquoi pas ?) et modernise d’une manière générale tout l’ensemble (il y a même l’apparition fugace d’un… téléphone portable !) en transformant la lourde machinerie de Feydeau en un petit intermède où l’on marivaude en se renvoyant des répliques qui claquent et où l’on traite légèrement de sujets graves… un film de Deville quoi ! Côté interprétation, Charles Berling est à tout à fait à l’aise, Patrick Timsit est un Bouzin très convenable et Emmanuelle Béart a un charme torride… Un bon petit film sans prétention, qui se regarde avec plaisir, qui n’apporte rien à l’œuvre immense de Deville mais qui ne lui porte pas tort non plus.