Somme toute, le vaudeville façon Feydeau convient mieux au cinéma qu'à la scène. Si les improbables rebondissements et imbroglios de l'intrigue demeurent ce qu'ils sont, au moins n'ont-ils pas l'obligation d'être amplifiés par la voix et le geste comme sur la scène du Boulevard. La caméra de Michel Deville donne de la légèreté et de l'impertinence, et même parfois du fond, à des personnages qui sont par nature des stéréotypes bouffons.
Certes, ni le sujet, ni la mise en scène de Deville ne sont désopilants; toutefois, les déboires du sieur de Bois d'Enghien (C.Berling) sont plaisants, et la direction d'acteurs, précise, place les comédiens dans de bonnes conditions, propres à les éloigner du cabotinage.
En trois actes et autant de décors, l'histoire est celle d'Edouard de Bois d'Enghien qui souhaiterait rompre en bonne intelligence avec la chanteuse de vaudeville très courtisée Lucette (E.Béart, le fil à la patte d'Edouard, donc) afin d'épouser une jeune fille de bonne famille.
De quiproquos en contretemps, les ressorts de l'intrigue sont toujours grossiers, excessifs mais emprunts d'une fantaisie presque candide.