Le moins que l'on puisse dire c'est que le trio composé de l'acteur Tomas Milian, du réalisateur Bruno Corbucci et du scénariste Mario Amendola n'ont pas perdus de temps pour mettre en marche une suite à Flics en Jeans (Brigada Antiscippo) puisque Un Flic Très spécial (Brigada Antifurto) est sorti la même année que le premier volet des aventures de Nico Giraldi. En même temps on verra dans cette critique que les trois lascars ne se sont pas trop casser le fion à pondre autre chose qu'une simple décalque du premier film.
Un Flic Très Spécial marque donc le retour de l'inspecteur Nico Giraldo qui travaille toujours à la brigade anti-vol de Rome mais s'occupe désormais de voleurs de voitures et de cambrioleurs. Lorsque ces mêmes petits voleurs dérobent un carnet compromettant à un homme d'affaire américain et qu'ils commencent à mourir un à un, l'inspecteur doit faire face à un autre échelon du crime quitte à terminer son enquête à New-York.
Si vous avez lu ma critique de Flics En Jeans vous pourrez constater qu'en guise de résumé de ce second volet je n'ai fait qu'un copié/collé un peu aménagé du film précédent. Il faut dire que Un Flic Très Spécial c'est un petit peu ça, un copié/collé du film précédent avec deux trois ajustements mais globalement on retrouve exactement la même trame narrative et les mêmes péripéties. Le film commence de la même façon avec une succession de larcins, l'inspecteur commence à traquer une bande de petits voleurs pas bien méchants qui se retrouvent après le vol d'un objet compromettant (on passe de la valise au carnet d'adresses) eux même victime d'un américain trempant dans le plus grand banditisme. A la place de Jack Palance c'est le comédien Robbert Webber (Douze Hommes en Colères - Les Douze Salopards – Bande de Flics) qui vient jouer le méchant de circonstance mais la construction reste strictement la même. Tout comme dans Flics En Jeans, le bon Nico Giraldo séduira l'unique femme du casting interprétée par Lili Carati une comédienne habituée aux comédies polissonnes (La Prof du Bahut – Ma Copine de la Fac - Y-a-t-il Un Fantôme Dans Mon Lit?) , il punira encore une fois un adepte de canulars téléphoniques avant de se confronter au méchant après de nombreuses castagnes et cascades à moto. Rien de nouveau donc sous le ciel de Rome si ce n'est deux trois éléments sympathiques comme l'introduction d'un ancien camarade de larcins de Nico qui permettra à toute une petite touche dramatique de s’immiscer au sein du pur divertissement populaire. Encore une fois ça se castagne avec des grandes mandales dans la tronche, ça se cogne avec des bruitages de dessin animé et Nico Giraldo fait régulièrement des bonds avec sa moto. Si le film reste plaisant c'est encore et toujours grâce au charisme de Tomas Milian, aux dialogues joyeusement orduriers et à l'esprit bon enfant de l'ensemble.
Une nouvelle fois notre flic fait preuve d'un sens de la mode et de l'habillage qui n'appartient qu'à lui seul, troquant ses allures de clochard sous bonnet de laine pour une incroyable panoplie très disco/pop/hippie avec salopettes multicolores, casquettes et bobs à foison, veste en jean brodée et imprimés à paillettes. De retour des USA le personnage ira jusqu'à arborer une superbe tenue satinée aux couleurs du drapeau américain avec pantalon à pattes d'eph et chaussures à talons. Mais rassurez vous en dessous rien ne change et ce latin lover de Nico nous fera une nouvelle fois preuve que l'on peut rester classe avec un immonde slibard rouge et des grandes chaussettes à motifs. Quant à la panoplie grosse tignasse, couvre chef et lunettes de soleil j'ai l'impression qu'elle est surtout bien pratique pour masquer la doublure de Tomas Milian lors des cascades à moto. Notre flic transalpin poursuivra donc son enquête jusqu'aux USA lors des vingt dernières minutes du film avec une séquence assez hallucinantes tant elle semble improvisée et filmée à l'arrache dans les rues de New-York avec des passants qui s'arrêtent pour regarder fixement la scène et la caméra. L'aventures New-yorkaise se poursuit pour Nico avec la séduction d'une femme de ménage afro américaine et ronde à laquelle l'inspecteur offre plein de choses à manger dans autant de séquences érotico-romantico-débile et suggestives (léchage de sucettes à deux et dégustation de bananes sont au rendez-vous), le but étant au final de dérober les clefs de l'appartement du méchant américain qui est retourné se planquer chez lui. Une nouvelle fois l'humour ne fait pas forcément dans la dentelle mais reste plaisant.
Ce second film s'inscrit tellement dans la droite lignée du précédent qu'il ressemble à une formule resservi un peu tiède. Heureusement que Tomas Milian réchauffe un peu l'ensemble par sa présence et son humour pour hisser ce Flic Très Spécial au dessus du simple foutage de gueule.