C'est toujours un plaisir de retrouver Flynn chez Curtiz, à tel point que je me demande parfois si le Film avec Errol ne devrait pas être un genre à part entière. Ici point de cape ni d'épée, on est sur du contemporain avec un peu de Screwball. L'idée de départ, assez amusante, consiste à faire découvrir le monde et la vraie vie à un jeune héritier qui a passé toute sa vie à parfaire son éducation dans les jupons de sa grand-mère.
Autant le dire tout de suite, le film est parfois maladroit dans sa mise en scène et le scénario un peu trop invraisemblable ; et puis allez savoir pourquoi, entre ça et la pellicule mal conservée, j'ai eu l'impression de regarder un film du tout début du parlant alors que Captain Blood était déjà sorti.
Pourtant malgré ça, Un homme a disparu se regarde avec un réel plaisir. L'écriture des personnages secondaires est excellente : on y trouve un majordome qui ressemble à un Boris Karloff souriant (rien que ça !), une mamie au caractère bien trempé, un horticulteur completement dans la lune, un garagiste qui s'entendrait à merveille avec Gaston Lagaffe, un routier bagarreur, ou encore un poète excentrique. Flynn fait du Flynn, il sourit avec arrogance, c'est exactement ce qu'on attend de lui.
Et le clou du spectacle, c'est une scène de boxe assez jouissive, Errol est parfait sur le ring, il devrait faire ça plus souvent...