Un petit western guère palpitant, mais qui se laisse regarder sans peine. Un homme fait la loi met en scène Robert Mitchum dans le rôle d'un vieux shérif fatigué et désabusé par la modernité galopante des autos et du confort domestique de ce tout début de XX° siècle. Bien que poussé à la retraite par le maire, qui cherche à préserver la tranquillité de la ville à quinze jours des élections, Mitch' se fait un devoir d'arrêter une bande de hors-la-loi préparant une attaque de train. Leur chef, George Kennedy, est lui aussi un vieux loup nostalgique, mais se fait d'entrée de jeu évincer par ses propres hommes. Les deux papys, ennemis dans le passé, se retrouvent alors à faire équipe pour stopper ces jeunes qui ne respectent rien...
Habitué à pondre des scénarios concis et brillants pour Budd Boetticher et Randolph Scott, Burt Kennedy est ici simple réalisateur, et ça se ressent. Oscillant entre film d'action poussif et buddy movie à l'humour un peu potache, The Good Guys and the Bad Guys est pour les deux acteurs principaux l'occasion de toucher un chèque en assurant le minimum syndical. Heureusement, quelques seconds rôles sympa rehaussent un peu l'intérêt : Martin Balsam, excellent dans son personnage de maire grandiloquent et ambitieux ; les Carradine père (John) et fils (David), le premier en contrôleur de train à la gâchette facile, le second en jeune hors-la-loi impitoyable ; et enfin la flamboyante Tina Louise, qui dans son petit rôle de ravissante idiote assure le maigre quota de beauté et de sex-appeal au milieu de tous ces vieux moches.