Tant qu'il y aura des Hommes
Le film revient sur la non-validité du mariage du roi Henri VIII d'Angleterre avec Catherine d'Aragon (veuve de son frère aîné) et son annulation, principales causes du schisme avec Rome et de l'avènement de l'Anglicanisme.
On suit la mésaventure de Tomas More (l'auteur de L'Utopie), alors chancelier du Roi, qui désavoua ledit divorce et fut pour cela accusé de Haute Trahison avant d'être condamné à mort par décapitation.
Voilà un biopic comme Hollywood n'en a que très peu fait : modeste, grave et redoutablement intelligent.
Les performances sont toutes à louer, celle de Scofied en premier lieu (Oscar à moitié mérité, Burton jouant cette année là Qui a peur de Virigina Woolf?).
Longtemps considéré comme un simple, mais bon, faiseur de film, Zinnemann devrait être à mon sens réévalué à sa juste valeur tant sa filmographie regorge de bons voire très bons films et paraît cohérente dans son ensemble ; qu'il s'agisse de High Noon, La Septième Croix, celui-ci, voire même Les Révoltés d'Alvarado, tous suivent un homme révolté, digne et héroïque refusant de se compromettre à la facilité et contre ses valeurs.
Comme le dit More dans la bouche de Scofield, dans sa cellule à sa famille : "Si on vivait dans un état où la vertu était profitable, le bon sens nous rendrait sain. Mais puisque l'avarice, la colère, la vérité et la stupidité sont bien plus profitables que la charité, la modestie, la justice et la raison, peut-être doit-on persévérer un peu, même au risque d'être des héros."
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