Une forme maligne et joliment bâtarde (film d'entreprise, documentaire animalier, comédie musicale...?) au service de l'éternelle comédie du remariage. Sur les 3 parties, la première (la rencontre) est un enchantement digne de Jacques Demy, et la troisième (les retrouvailles) est une aventure bouleversante sur ce qui change - et sans doute doit changer - chez un couple lorsque le temps fait son travail. Au delà du plaisir extrême que l'on prend à l'élégance de la construction, il ne faut pas négliger derrière l'apparente facilité ludique la maturité de cette vision du couple. On tombera en effet amoureux du couple Fillières-Amalric, comme hier de Cary Grant et Katerine Hepburn. Mais surtout, en retraçant les étapes de la traversée de la vie et des apparences, et du travail qui se fait en chacun pour que les illusions tombent une à une, les Frères Larrieu nous parlent merveilleusement bien du temps venu, du bon moment, de la coïncidence : film modeste et souvent bouleversant, "Un Homme, Un Vrai" semble alors retrouver la fraîcheur du cinéma "des origines". [Critique écrite en 2003 et 2004]