Critique de Un jour ça ira par dilou37
Un documentaire plein de poésie et d’optimisme qui délivre un message d'espoir.
Par
le 6 mai 2018
A l'heure où le gouvernement réfléchit à réfléchir sur les conditions d'accueil et au statut de ces populations émigrant vers la France chaque jour suite à des conflits, la crise économique, les discriminations ethniques ou religieuses certains tentent d'apporter des solutions, au moins provisoires. Car pour la plupart des familles, le premier pied sur le territoire, se trouvent derechef à la rue sans lien direct avec la société et de fait dans l'impossibilité de pourvoir à une intégration réussie. Clandestinité assurée. Cercle vicieux.
Ce sujet d'actualité s'est imposé aux frères Zambeaux, déjà très concernés sur les sujets d'exclusion par le passé, pour leur nouveau documentaire réalisé à quatre mains "Un jour ça ira". Plutôt que de traiter le sujet façon "actu" ou pire dans le genre BFMtv, ils se focalisent sur un lieu et sur deux témoins magnifiques totalement candides, Djibi et Ange, deux enfants des plus attachants par leur maturité et leur spontanéité.
Le lieu est L'Archipel, un Centre d'accueil installé provisoirement dans les anciens locaux de l'INPI. Centre qui porte particulièrement bien son nom puisque l'archipel est un ensemble de petites îles très proches les unes des autres, dont la souche est commune. L'archipel est toutefois interdépendant de la côte en matière d'approvisionnement, de démarches et de vie sociale. Cette vie insulaire se partage donc ici entre différentes familles issues de divers pays et coutumes, mais toutes ont un objectif commun, celui de pouvoir obtenir un logement décent, des papiers et un travail.
Qui dit famille, dit enfants... et le Centre n'en manque pas ce qui donne une liesse à l'écran extraordinaire, provoquant quelque part une empathie immédiate au propos. Car l'on s'attache à ces personnes et plus encore aux deux gamins qui n'ont plus de l'enfance que l'apparence. Djibi à l'esprit vif et déjà très mûr et Ange plus retranchée mais bouillant intérieurement. Ils sont tout à tour témoins, exemples mais surtout garants d'un futur qui devrait leur être propice. Il faut dire que le protocole collectif instauré par les travailleurs sociaux de L'Archipel est prompt à les éveiller à cet environnement nouveau, à travailler ensemble loin de tous préjugés et d'avancer. Il est également détonateur de la reconnaissance de l'individu qui se sent gratifié et retrouve dignité et normalité de vie. Etre à L'Archipel, n'est pas seulement une réponse à un accueil de masse, la mission se veut plus complète afin de parfaire l'intégration en apportant les clés aux modes de fonctionnement. Bien sur, d'aucuns diront que L'Archipel est un cas spécifique et qu'ailleurs ce n'est pas aussi facile. Certes, mais cette expérience peut/doit servir d'exemple. Elles est parfaitement duplicable quelque soit le contexte. On sait que lorsque l'on capte l'enfant, on touche également les parents qui sortent un peu de leur isolement.
L'autre grande qualité de ce documentaire est le ton léger qui est retenu. Volontairement optimiste jusque que dans le titre, "Un jour ça ira" est quelque part salvateur. Cette allégresse n'est pas sans rappeler un autre documentaire sorti de David André sorti en 2014 "Chante ton bac d'abord". Oui, même dans la plus grande adversité, il y a un espoir. Ce message est unique et précieux, tout autant que l'action menée par ces éducateurs et des médias qui les soutiennent.
Idéaliste ? Peut-être mais comme on le voit ici, cela n'est en rien absurde et du domaine du réalisable...
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Créée
le 21 févr. 2018
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6 j'aime
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