A Rainy Day in New York fait partie de ces films de Woody Allen qui vont plus compléter sa filmographie que l'enrichir, n'apportant rien de vraiment nouveau mais restant plaisant à suivre, grâce au savoir-faire toujours présent du cinéaste qui retourne dans le New York qu'il aime tant.


Au delà de sa façon de capter la grosse pomme, on retrouve ce qui le fait le charme de nombreux films de sa filmographie, à savoir des personnages qui déambulent, se croisent et qui se sont créés un équilibre psychologique fragile et prêt à voler en éclat à chaque nouvelle rencontre. Cette chronique sentimentale, tirant légèrement vers le social, joue aussi sur la satire du snobisme de certains milieux mais surtout un parfum mélancolique assez fort, illustré par le charme qui ressort de New York, les partitions jazzy en fond sonore ou encore les (trop) nombreuses références culturelles, parfois distillées avec peu de subtilité.


On trouve un certain plaisir désuet à suivre ces intrigues qui vont se (dé)mêler, avec des dialogues qui font mouche à défaut de surprendre, comme le film dans son ensemble. Les jolies séquences, à l'image de celle à Central Park, alternent avec d'autres plus moroses, Woody Allen maîtrise ce qu'il fait, un peu trop même tant il y a parfois une impression qu'il force un peu le trait et regarde trop dans le rétroviseur. Enfin, ces points sont tout de même minimes, si A Rainy Day in New York n'est pas un grand cru dans sa longue filmographie, il n'en demeure pas moins, comme tant d'autres avant lui, un petit objet filmique charmant et agréable à suivre.


Il prend plaisir à filmer sa ville, ça se ressent et c'est presque contagieux, tout comme sa façon de sonder l'âme humaine, mais toujours dans une atmosphère légère. Là où il se montre par contre moins impérial, c'est dans sa direction d'acteur, lui qui a, par le passé, sublimé tant de comédiens. Timothée Chalamet, énième alter ego du cinéaste, ne parvient pas à imposer du charisme, ni à se fondre vraiment dans l'univers de Woody Allen, et il en est de même pour Elle Fanning et seuls quelques seconds rôles parviennent à sortir un peu du lot, dont la surprenante Selena Gomez.


Si ce n'est pas un grand cru dans la vaste et riche filmographie de Woody Allen, A Rainy Day in New York n'en demeure pas moins une oeuvre pleine de charme et si le cinéaste américain n'apporte aucune évolution particulière, il se montre toujours adroit pour maîtriser ses thèmes et lieux de prédilection.

Docteur_Jivago
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2019 et Ma vie dans les salles obscures

Créée

le 2 oct. 2019

Critique lue 2.1K fois

26 j'aime

7 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

26
7

D'autres avis sur Un jour de pluie à New York

Un jour de pluie à New York
EricDebarnot
7

Six heures à Manhattan

Woody est de retour à New York, la ville qu'il aime le plus et qu'il peint le mieux, même si son périple européen n'a pas été stérile. Woody est placardisé par Amazon suite à la résurgence des...

le 22 sept. 2019

37 j'aime

7

Un jour de pluie à New York
AnneSchneider
4

La danse macabre des sentiments

Une seule fois dans ses films récents, en 2014, avec le bien nommé « Magic in the moonlight », Woody Allen s’est autorisé à revendiquer une position de croyance ; une foi d’autant plus risquée, d’une...

le 29 août 2019

36 j'aime

34

Un jour de pluie à New York
Docteur_Jivago
6

Central Park Ending

A Rainy Day in New York fait partie de ces films de Woody Allen qui vont plus compléter sa filmographie que l'enrichir, n'apportant rien de vraiment nouveau mais restant plaisant à suivre, grâce au...

le 2 oct. 2019

26 j'aime

7

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

172 j'aime

35

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

163 j'aime

47

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

152 j'aime

34