Phil Connors (Bill Murray), est un présentateur météo cynique, désabusé, blasé, ironique, sarcastique, un peu misanthrope sur les bords, sur une petite chaine de télévision qui rêverait de faire autre chose. Avoir une émission plus intéressante sur une chaine plus grande par exemple. Parce que qu'est-ce que c'est la météo, sinon ce qu'il y a de plus déprimant ? à entendre, d'accord, mais à présenter ? C'est répéter chaque jour plus ou moins la même chose avec ses petites variations, les mêmes gestes, à la meme heure... annoncer le beau temps ou le mauvais temps.
Chaque année, tous les 2 février il se rend à Punxsutawney en Pennsylvanie pour le jour de la marmotte (Groundhog Day ) où la tradition veut qu'une marmotte prédise si l'hiver durera longtemps ou non. On peut penser que cette ville est imaginaire, ainsi que la tradition qui lui est associée, et on se dit que les scénaristes sont vraiment géniaux par l'absurdité d'une telle invention, mais non, c'est une vraie ville (malgré son nom improbable) et une vraie tradition (bien qu'on puisse être triste d'apprendre que le film n'ait pas été tournée dans cette même ville).
Retourner dans ce trou paumé chaque année est vécu comme une corvée par Phil. Il veut juste faire son boulot rapidement et retourner à la civilisation. Seulement cette fois-ci, il est en compagnie d'une charmante journaliste Rita Hanson (Andie MacDowell), ce qui rompt un peu la morosité de son quotidien. Mais au fond, Phil est résigné. Il sait qu'il travaillera toute sa vie pour cette chaine, qu'il restera présentateur météo et qu'il viendra chaque année faire le même reportage sur la même tradition débile comme il y en a beaucoup aux états-unis d'Amérique.
Mais la blizzard les bloque dans la ville, et il est condamné à revivre le jour de la marmotte, c'est-à-dire le jour qu'il déteste le plus dans l'année, indéfiniment. Plusieurs réflexions proches de celles de Nietzsche sur l'éternel retour sont alors proposées, le tout dans le registre d'une comédie romantique.
Je n'en révélerai pas plus sur l'intrigue (sinon dire qu'il y a Michael Shannon jeune qui fait une petite apparition) qui présente des situations cocasses et parfois drôles. Ce voyage dans le même jour est l'occasion d'aborder plusieurs questions philosophiques existentialistes. Comment vivre ma vie ? Que faire, lorsqu'on a une chance de pouvoir revivre sa vie, ou au moins une journée (ce qu'il est impossible de faire normalement) ?
Ce film est une vraie réussite, comparable au Truman Show pour le côté philosophique assez développé (pour celui qui sait le voir) pour un film états-unien.