Tout le monde connait de près ou de loin le pitch de Un jour sans fin. Un bougon présentateur de météo imbu de lui même se retrouve sans explication bloqué dans une boucle temporelle abscons d'une journée. Et pas n'importe quelle journée ! Le jour de la marmotte, à Punxsutawney, bled peuplé de bouseux aux yeux de notre cynique anti-héros.
Incarné par le fantastique Bill Murray, ici au pinacle de son talent, ce personnage pour le moins antipathique au premier abord va passer par tous les états, pour susciter chez le spectateur un spectre d'émotions d'une variété peu commune. Car Un jour sans fin, s'il s'avance paré de l'étiquette comédie romantique teintée de fantastique, se révèle être bien plus que cela. Certes, il fait rire et émeut sans difficulté (pas compliqué quand la sublime Andie McDowell est à l'affiche), mais en exploitant à la perfection son idée de départ, il offre quelques jolies réflexions. Après tout, qui ne s'est jamais demandé ce qu'il ferait dans une situation similaire en regardant Un jour sans fin ? Quand une vie n'a plus de sens, qu'en faire ? L'évolution du personnage est formidable à suivre, sa métamorphose progressive est tout simplement réjouissante.
Formellement, Un jour sans fin fait un sans faute. Harold Ramis réalise posément, sans artifices, tout au service de son histoire, la musique de George Fenton habille parfaitement les images, avec en renforts Delbert McClinton en ouverture et surtout Nat King Cole pour conclure superbement. Tout le casting excellent est savamment dirigé dans le décor d'un village charmant que je me suis promis d'aller visiter un jour.
Un jour sans fin, s'il n'est pas mon film préféré, est en revanche mon film fétiche dont je ne me lasse jamais. C'est le film que je regarde quand je suis malade, quand je n'ai pas le moral, quand je ne sais pas quoi regarder ou que j'ai envie de passer un bon moment avec ma fratrie ou des amis. C'est une valeur refuge sûre de ma maigre vidéothèque, toujours à portée de main, et je me ferai certainement enterrer avec (au cas où...).
Ce n'est pas un chef d’œuvre en tant que tel, une révolution du septième art, une pellicule qu'on peut parer de tous les superlatifs sans avoir à se départir de son objectivité. C'est juste un excellent film.
Et si vous ne l'avez pas encore vu, c'est criminel, et je vous envie de cette future découverte.