Imaginez un peu que vous vous réveillez un matin et qu'en réalité, vous revivez exactement la même journée que la précédente. Ou du moins que les événements sont identiques si vous ne changez pas votre comportement. C'est exactement ce qui se passe dans Un jour sans fin de Harold Ramis, proposant une comédie mélangeant romantisme, fantastique et naïveté, dans le bon sens du terme.
Phil est un sale con cynique, misogyne et fameusement imbu de sa personne. Quand il doit couvrir le Groundhog Day, le jour de la marmotte, dans un village qu'il considère comme peuplé de péquenauds, et qui sont en plus des gens heureux. Car Phil ne l'est pas. Le plus étonnant, c'est que cette marmotte se prénomme également Phil et que lorsqu'elle voit son ombre, l'hiver dure six semaines de plus. C'est bien un voyage qui est proposé à Phil d'explorer sa personnalité au plus profond, son ombre, pour faire ressortir le meilleur qui existe chez lui.
La part de fantastique est évidemment infime puisqu'elle n'est présente que pour le perpétuel recommencement. Le film est également une allégorie sur le temps qui passe et sur la routine. J'ai eu comme l'impression que Ramis résumait parfois la vie comme un suite perpétuelle d'action que l'on mène. Mais ça va bien plus loin et pas de manière négative. Elle permet au personnage qu'est Phil de devenir quelqu'un de vrai, de bien. De lâcher son image de con. Il va décider de se mettre au service d'autrui, d'accepter de vivre en communauté et heureux tout simplement. A ce niveau, c'est de la naïveté comme on en trouve chez Capra et dans La vie est belle. Mais elle transmet des valeurs remarquables et positives en évitant la leçon de morale.
C'est à la fois une comédie un peu romantique puisque notre héros tombe amoureux de Rita au fur et à mesure qu'il la découvre, mais également qu'il se découvre.
Bill Murray porte le film sur ses épaules. Il le fait bien comme de coutume. On peut regretter de voir Andie MacDowell dans un second rôle un peu trop limité. Dommage, c'est toujours un plaisir de voir son charme sur un écran de télévision. Dommage également qu'elle ait quasiment disparu de la circulation, jouant dans des films qui ne sont même pas sortis par chez nous dans certains cas. Quelques défauts aussi ponctuent ce film, mais qui reste une très étonnante bonne surprise.