Désir de mort
Après le viol de sa fille, devenue catatonique, et le meurtre de sa femme, un architecte, qui jusque là était plutôt bienveillant, devient violent et décide de nettoyer New York de sa pourriture...
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Fantasme avoué et à peine mis sous un voile pudique, le vigilante est une légende urbaine bien sympathique. Penser qu'un gars (ou une fille) se ballade en sifflotant dans les quartiers craignos en trimbalant un calibre sous l'imper, prêt à dessouder le premier freak en mal de dope venu ou la caillera sur le point de se faire les dents sur un playmobil victime née : Voilà de quoi fouetter les esprits !
C'est ce que tente assez adroitement Michael Winner dans ce film. Ce premier volet est très loin de la réputation crasse qu'il a pu se trimbaler depuis. L'Amérique de 1974, en pleine contre culture et choc pétrolier, semble s'essouffler. Manhattan est alors une ville ultra dangereuse. Un homme va en faire les frais. Paul Kersey ( Ici subtilement interprèté par un Charles Bronson séduisant cinquantenaire) voit sa vie piétinée par un trio de malfrats ( dont un très jeune Jeff Goldblum qui cabotine génialement, tout en mimiques dingos et roulement d'yeux hallucinés) qui s'en prennent à sa famille. Cet évènement va remettre sa vie en cause. A la faveur d'un voyage en Arizona, Kersey va retrouver les vraies valeurs américaines et les faire siennes : Un américain n'attend pas la gorge tendue de se faire trucider, non... Il se bat. De retour à Manhattan, il va enfin se livrer à ce que l'on peut interpréter comme une croisade personnelle. La police qui ne voit pas d'in bon œil cet ingérence dans leur business, cherche à mettre la main sur ce "vigilante" avant qu'il n'inspire des armées de justiciers du dimanche, prêts à revolveriser un quidam en plein délit de sale gueule.
Donc l'on suit la quête de Paul Kersey qui se baguenaude à travers tout New York: sur les quais, dans les parcs, dans le métro de préférence aux heures troubles où se croisent ceux qui rentrent de boîte et ceux qui vont pointer à l'usine, le tout mis en musique ultra classe par Herbie Hancock !
Quant à une soit disant morale : Eh bien il n'y en a pas ! Michael Winner se garde bien de nous montrer le héros traquer les trois malfrats qui ont balayé son ancienne vie. Pas la moindre trace de méa culpa ni même de catharsis. La Police se contente de compter les morts et d'arriver après la bataille. Pire : alors que le héros semble confondu et démasqué on le laisse partir. La référence au style western est assez drôle d'ailleurs. A l'inspecteur qui demande poliment à Kersey d'aller faire joujou ailleurs et d'y rester, ce dernier demande "est ce que j'ai jusqu'au coucher du soleil?". Méga clin d'œil...
Créée
le 2 août 2023
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