Non !, le vigilante ne peut pas arrêter le Crime ni à New York, ni L.A ni ailleurs !


Et c'est là que ce film est bon en fin de compte...


On a reproché à ce Death Wish de faire l'apologie de l'auto-défense alors qu'en fait, il démontre le contraire...exceptée la pirouette finale.


Les motivations de Paul Kersey n'ont pas grand chose à voir


avec la mort de sa femme et le retrait psychique de sa fille


, non.


Kersey devient accro aux meurtres et les provoques sans réelles justifications.


Est-ce que les loubards l'ont bien cherché lorsqu'ils se prennent une balle dans le buffet ?
Oui ! C'est les risques du métier, man !


Est-ce la réponse à tout ?
Non !


Car comme le dit l'un des personnages dans le film, n'importe qui va devenir un vigilante pour n'importe quoi:



  • Tu me mets une prune pour stationnement gênant. BANG !

  • Tu as insulté ma mère. BANG !

  • Tu me traites de connard. BANG !
    -Tu me regardes de travers. BANG !

  • Tu me bouscules sans t'excuser. BANG !

  • Tu me prends ma place de parking. BANG !
    -J'attends trop longtemps au guichet de la Poste. BANG !

  • Ton poisson n'est pas frais. BANG !

  • Tu éternues devant moi. BANG !

  • J'aime pas ta coiffure. BANG !

  • T'aimes le MCU. BANG ! BANG ! (Oui, c'est quand même le fond du panier, hein !)


Ce film matriciel prend tout à l'envers et Kersey devient un maniaque de la gâchette qui cherche à provoquer juste pour le plaisir de tuer.


L'auteur du roman sur lequel est basé ce film - Brian Garfield - s'est plaint que le film était trop complaisant mais pas tant que ça, en fait !
Car lorsque Kersey shoote


les 3 gars, il ne le fait non pour aider le mec qui se fait rosser (il s'en fait une excuse) ni pour effrayer les loubards.
Non, il le fait car il le veut et il va même s'assurer que le mec qui s'échappe...ne s'échappe pas !


BANG !, mothafuckah.


Le film de Michael Winner appuie donc sur le ridicule des réactions de l'ami Kersey et ce, jusque dans la mythique dernière image du film


Bronson pointe son doigt sur un groupe de turbulents imbéciles qui foutent le boxon


dans la gare de Chicago.
On le voit, rien n'est justifiable dans ce que fait notre ami Paul le flingueur, car les vrais coupables trainent encore et toujours dans la rue en ce jour de grâce du 29 avril 2023, c'est donc du n'importe quoi !


Death Wish II - qui est bien moins apprécié que celui-ci - recentre la chose en une vengeance inéluctable.


De fait, dans DW II, les agissements de Kersey sont légitimes


(car ça doit être la pire des choses qu'y puissent arriver à un père (ou une mère) de famille que de perdre sa fille de cette manière)


même s'il y prend beaucoup (trop) de plaisir:



  • You believe in Jesus ?, demande Kersey à l'un des violeurs de sa fille.

  • Yes, I do !

  • Well, you gonna meet him !
    BANG !
    Bon, on voit bien que Kersey/Bronson ne prend plus rien au sérieux...


DW I présente


l'attaque de la femme et la fille


Kersey dans un style brut et totalement réaliste


car les trois agresseurs agissent sans convictions et de manière désordonnées


.
Dans DW II, le gang prend bien son temps


de violer en réunion la pauvre bonne de Kersey (et accessoirement femme à la ville de feu Billy Drago) avant de la battre à mort et le tout avec un plaisir malsain


...tout comme Michael Winner


qui filme la séquence de viol avec beaucoup de complaisances et de détails sordides pour justifier la croisade ultraviolente de Kersey


.
Et comme si cela ne suffisait pas, le réal fait endurer un autre viol mais à la fille catatonique de Paul qui - dans un éclair de lucidité - se jettera par la fenêtre et finira empalée sur la rambarde dans la rue...


Des mecs violent ma fille et elle se suicide de désespoir...
Vais-je vouloir tuer tous les responsables ?
Oui, bordel !
Je les tue tous jusqu'au dernier car on sait très bien qu'ils seront libérés pour telles ou telles raisons au bout de quelques années, car après tout, que vaut une vie humaine aujourd'hui (et hier, déjà) ?


Mais si je devais me faire justice pour un cas aussi horrible que ça, je serais malade en le faisant et me flinguerais sûrement juste après, parce que trop lourd fardeau que de vivre sans ma fille chérie... et de plus, j'aurais fait payer les coupables donc ça me travaillerait la conscience d'une manière ou d'une autre.


Mais pas Kersey !


Non, il y prend encore du plaisir mais contrairement au premier film, tout est appuyé dans la suite.
Procédé un peu gerbant malgré la bonne tenue du film en général.


En fait, le vrai Death Wish (tel que l'avait voulu Brian Garfield) se trouve dans l'excellent Death Sentence...qui est la véritable suite du roman Death Wish !
Comme quoi...


Dans la logique des choses, il aurait fallu que DW II soit le premier film


(montrant ainsi la détresse d'un père qui venge la mort de sa fille)


et donc que DW I en soit le prolongement, où Kersey perd la tête et s'amuse à décaniller les loubards car totalement déconnecté de la réalité.
Ça aurait eu plus de sens, non ?


Vient enfin Death Wish 3 (d'après Winner, l'abandon des chiffres romains pour ceux arabes viendrait du fait que le public américain est tellement con qu'ils ne connaissant pas les chiffres romains et que de fait, il choisit d'utiliser "3" au lieu de "III") où plus rien ne se rattache à cette fameuse réalité et où le film devient un actionner/comic book où Kersey joue


de la Gatling et du bazooka pour exterminer la racaille qui embête les petits vieux bien tranquilles


à outrance (non, c'est pas une ville !).
C'est totalement irréaliste et il faut voir les


habitants du quartier célébrer son exécution d'une balle dans le dos en pleine journée (Yeah, well done...Bravo!! Hurrah...) et


autres joyeusetés.


A ce propos, Bronson se fâcha définitivement avec le réalisateur car celui-ci avait filmé les inserts gores sans en parler à Charlie...qui décida de ne plus jamais retravailler avec ce sacré loustic de Winner !


Quoiqu'il en soit, Death Wish 3 est à prendre au second (troisième ? dixième ??) degré car c'est juste une péloche énervée sans conséquences.


Death Wish 4...
Bah, c'est de la redite sans une once de fun et ça se laisse suivre d'un œil morne et ça parle de


DROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOGUE !!!!


et donc, ça pourrait être n'importe qui et n'importe quoi que ça changerait rien à l'affaire.
Exceptée la séquence d'ouverture, splendidement filmée avec les champs/contrechamps


de la nana seule dans sa voiture


au fin fond d'un parking souterrain


voyant apparaitre un, deux puis trois gars sans traits distincts et


filmés à contrejour,


chacun prenant une pose flippante différente


...
WOW, du grand art finement découpée et éclairée pendant les 7 premières minutes et puis...ben on revient sur les rails du "ride" Death Wish routinier.


Quand à Death Wish V (oui, ils sont revenus aux chiffres romains pour le dernier film de la saga, allez savoir pourquoi...), c'est du recyclage de tous les clichés de la saga...encore et toujours !
Kersey a re-re-retrouvé


une nana


et pis


cette nana elle a une fille


et hop !,


la nana meurt


(ça alors !) et pis


la gamine se fait enlever


(noooo way, man !!) et pis Kersey il est fâché tout rouge et il tue tout le monde et s'en va dans un coucher de soleil bleuté...en intérieur, comme s'il allait revenir une sixième fois.
Mais non, ça n'est jamais arrivé...si l'on excepte le vilain remake de 2018 qui non seulement n'apporte rien de plus, mais fit une erreur en embauchant Bruce Willis, bien trop "hero" pour incarner le fou de la gâchette Paul Kersey...ou Kimble ou whatever...


Et dire qu'il fut question que Del Toro incarne Kersey pendant la pré-production...

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le 29 avr. 2023

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The Lizard King

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