La même année de sortie de sa comédie rafraichissante Good luck Algeria, Farid Bentoumi nous laisse déjà entrevoir son talent grâce à un court métrage simple mais délibérément efficace. Produit par Easy Tiger et Canal +, Un métier bien narre le quotidien d’Hakim, un jeune adulte en recherche de repère et d’un droit chemin face à la mort récente de sa mère et au besoin urgent de travailler. Son quotidien est une promesse, celle de faire vivre décemment sa famille quitte à enchaîner des petits boulots divers. Dès les premières images, nous entrons dans un combat invisible et suggéré d’Hakim face à un monde brutal envahi par les factures au sein d’une banlieue parisienne.
Malgré un rythme rapide, Bentoumi filme ses personnages tendrement et rend « les petits gens » exceptionnellement beaux comme a pu le faire Philippe Faucon avec Fatima. En une vingtaine de minutes, le court traite de beaucoup de thèmes, notamment la moralité. Et en cela, le film regorge d’une authenticité émouvante donnée au spectateur. L’interprétation du protagoniste porté par Belek Abdelmalek est frappante grâce à un charisme saisissant. Alliant des pointes d’humour et un message sérieux, le combat d’Hakim a commencé en quête d’une victoire sociale, celle de toutes personnes honnêtes. La beauté morale rencontre la beauté cinématographique.