Les films sur le monde de l'éducation sont si nombreux qu'ils forment un sous-genre que les auteurs français ont souvent exploré.
Un métier sérieux en est la version écrite par Thomas Litli qui délaisse pour une fois le domaine médical qu'il aime tant (il a réalisé Hippocrate, Un médecin de campagne...), à une scène près - on ne se refait pas.
C'est un bon directeur d'acteur qui nous a prouvé que Vincent Lacoste savait jouer. Dans sa nouvelle création, qui a été écrit comme un film de bande, il s'amuse avec une excellente galerie de comédiens. De Cluzet à Exarchopoulos, tout s'amuse sur un texte qui adore les voir échanger. On s'amuse avec eux, quoique je peux regretter une absence de dialogue un peu percutant. Je sors de ma séance et presque aucune réplique ne me reste.
C'était une séance aussi agréable que parfaitement oubliable. Comme après ses précédents films sur la médecine, Litli refuse de tomber dans la caricature du métier. Le problème, c'est que le film a du mal à développer des enjeux. Le collège se trouve en région parisienne et accueille des élèves d s quartiers populaires mais n'est pas en ZEP, le vacataire est déboussolé pendant trois semaines, puis s'en sort bien et le directeur défendra son équipe des agressions, même si on nous expliquera la scène d'avant qu'il aurait préféré ne pas en parler au rectorat. On passe donc l'année et la séance sans que rien ne viennent capter une fibre émotionnelle
jusqu'à un maladroit climax où l'on tent de rejouer la journée de la jupe, encore une fois sans conséquence.
Ce qui est dommage, c'est que Litli a réalisé première année, sur la première année de médecine. Là encore, il avait refusé le misérabilisme, évoquant autant la solidarité de certains étudiants qu'évoquant plus pudiquement le burn-out. Peut-être que son gros problème, c'est qu'il avait déjà réalisé son film scolaire.