Prétendante à la Caméra d'Or du 74ème Festival de Cannes la jeune réalisatrice belge Laura Wandel fait son entrée fracassante dans le monde du Cinéma avec son premier long métrage. Filmé à hauteur d'enfants, rude et douloureux mais également sans concessions artistiques dans le même mouvement d'homogénéité Un Monde est celui de la cour d'école, celui au coeur duquel ce qui s'y passe devrait ( ou doit ) y rester, au corps défendant des adultes...
Nous suivrons donc, sur un peu plus de 80 minutes, l'évolution de Nora ( Maria Vanderbeque, potentiellement l'une des plus belles révélations de l'année 2021 ) et de son frère Abel entre les murs de ce microcosme tout sauf réellement récréatif. Pratiquement secondaires, exclus presque du regard de la cinéaste belge les adultes semblent impuissants face à la cruauté vécue et éprouvée par la fillette et le jeune homme, quand bien même les parents chercheraient à pénétrer l'intimité délétère de cette espace à ciel ouvert filmé comme une prison...
Laura Wandel parvient dès ce premier essai sans fioritures à proposer son point de vue sur la réalité d'une relation fraternelle à double-tranchant, éludant toute forme d'artifices et/ou de maniérisme pour mieux nous immerger, comme en apnée, dans cette involution terrible, violente, sans espoir - ou presque - vers les affres de l'enfance. Dur et beau comme trois pommes Un Monde mériterait bien le prix ultime de la Sélection Un Certain Regard. Superbe.