Désargenté quoique issu d'une bonne famille, Antoine Mirliflor parcourt le monde au jour le jour, avec pour seule ligne directrice de ne pas travailler...
Un monsieur de compagnie est un très bon cru du prolifique Philippe de Broca, sorti la même année que le culte L'homme de Rio, bien qu'un peu moins ambitieux. Le corps de Cassel est d'ailleurs plus aérien que celui de Belmondo. On y retrouve d'ailleurs l'essentiel de son univers : sur le fond, ode à la légèreté de l'existence et à l'oisiveté ; sur la forme, inspiration de la bande dessinée, plus celle de Franquin que d'Hergé cette fois, avec de jolies trouvailles visuelles (je pense notamment au faux wagon de train). Le tout dans un mouvement constant qui semble inarrêtable. On appréciera la mise en abyme offerte par le jeu de trains électriques auquel s'adonnent avec sérieux Jean-Pierre Cassel et Jean-Claude Brialy.
Le film est servi par un casting remarquable : Jean-Pierre Cassel au premier plan donc, aidé de Jean-Claude Brialy, Jean-Pierre Marielle, Catherine Deneuve, l'Italien Adolfo Celi (le millionnaire excentrique de L'homme de Rio) et même une apparition d'Annie Girardot ; sans compter une bonne partie de ce que le cinéma français des années 60 compte de seconds rôles : Hubert Deschamps, Bernard Musson, Philippe Castelli...
De Broca très inspiré administre le tout d'une main de maître, ne laisse aucun temps mort. Le retournement final est un peu attendu mais qu'importe, le charme aura opéré pendant une heure et demie.