Un Mundo Secreto par Ulysses
vu dans le cadre du festival Cinelatino, Gaumont Wilson, Toulouse.
Maria, une jeune adolescente de 18 ans, décide sans rien dire à personne d'aller voir les baleines dans le nord du pays.
Sur ce synopsis très simple, Gabriel Mariño signe un road-movie perturbant et maîtrisé.
En effet, ce monde secret dans lequel est enfermé Maria est exacerbé par un travail sur la profondeur de champ : souvent au premier plan, tout ce qui l'entoure devient flou, à la limite du perceptible. Cette frontière entre Maria et le monde se voit renforcée par une alternance entre des scènes de violent silence (notamment les scènes de sexe) où l'introspection est à son paroxysme, et les scènes de bruit.
De bruit, car la BO est quasi-inexistante. Plus qu'un road-movie ce film devient un véritable voyage introspectif, bien aidé par une photographie magnifique (la caméra reste fixe pendant 1h30, mise à part quelques scènes de bus ou de bateau, et 3 travellings), où cette adolescente, handicapée affective, va retrouver dans la baleine le symbole maternel dont elle a besoin.
Ce voyage chaotique, violent et flou revêt une autre dimension lorsqu'on l'associe à l'état d'esprit de la jeunesse mexicaine qui ne se reconnaît pas dans le monde qu'on lui propose, comme déjà abordé dans La Zona, et l'excellent Temporada de Patos.