Et la voilà, la première grosse déception de l'année.
8 de moyenne chez mes éclaireurs et pas une note en-dessous de 5, Top 111, autant dire que c'était plutôt sereinement que Woody Allen aurait dû s'ouvrir à moi, fort de son cachet d'humour absurde et cynique — deux mots auxquels je ferais bien l'amour.
Pour commencer en douceur, force est de constater que Woody Allen a un talent d'écriture certain. En effet, pas facile de faire un film aussi bavard (parfois même un peu trop, on y reviendra), référencé, et rythmé dans le dialogue sans perdre le fil, d'autant que le montage n'aide pas vraiment à l'instauration de ficelles comiques classiques.
Cela étant dit, ce qui s'est avéré être un problème au long du film, c'est que je n'ai pas ri. J'ai pas trouvé le film drôle, à part quelques fulgurances, bien loin d'amener Annie Hall au niveau qu'il prétend avoir. Et au fur et à mesure que la bande avançait, que je ne riais pas, je ne comprenais pas. Et tous les petits défauts du film, ceux qui font la beauté quand on est pris de passion, tous ces défauts m'ont sauté à la gueule, et sont devenus insupportables.
D'abord, Woody Allen. Pas l'écrivain, pas le dialoguiste ; l'acteur. Il m'énerve, la façon dont il expose ses problèmes ne le rendent pas attachant mais suffisant et prétentieux. Il gesticule beaucoup, ne communique rien, et même ses regards caméra sont insipides.
Ensuite, New York. Pendant tout le long, Allen nous dit que New York est beau, que Los Angeles est moche. Mais, si on voit brièvement la laideur Californienne, jamais il ne nous est exposé plus d'un bout de trottoir de New York. J'ai sincèrement envie de l'aimer ta ville, mais tu n'aides pas beaucoup.
Ce qui m'a également frappé, c'est la qualité du comique burlesque. Si les dialogues ne font pas toujours mouche, ils demeurent travaillés. Mais sérieusement, Woody. Une femme qui conduit mal, et un mec qui éternue dans de la cocaïne ? On est dans le Corniaud ou quoi ?
Donc, après 90 minutes de "hmm, I, I... hm okay, y'know.. well...", je n'ai pas beaucoup ri, je n'ai pas été touché par ce film, ni par son côté introspectif, ni par son côté universaliste ; je n'ai pas vu la beauté de l'amour, la beauté du sexe, la beauté de l'art.
Comprenez que ça énerve quand même.