1805
En 1805 le dernier ennemi de Napoléon est la mer, pas l’Angleterre. Les dix années suivantes il n’aura pas l’occasion de retenter ce rêve, et ses captivités dans l'île d’Ebe et l'île de Sainte-Hélène...
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le 12 janv. 2018
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Mes professeurs d’allemand m’ont appris unanimement que la République démocratique allemande n’était qu’une lente transition vers la réunification, que la moitié de la population espionnait l’autre et que le ciel était gris douze mois dans l’année, les murs remplis de tout autant de micros que de souris.
Mes professeurs ne nous ont jamais fait de cours sur le nazisme, estimant que c'est du ressort des professeurs d’histoire, portant sur sur leurs épaules le fardeau muet et douloureux du peuple allemand. Par contre ils estimaient avoir le droit de parler de la République démocratique allemande et n’hésitaient pas à la critiquer, ce sont les seuls films qu’ils nous ont fait voir. Ils pensaient qu’il était plus nécessaire de critiquer le communisme que le nazisme.
En 1945 les femmes sont chargées de déblayer les décombres en attendant de pouvoir procréer à nouveau. Pendant des années la population fouille les débris comme pour trouver des vestiges de sa puissance passée.
La séparation en deux de l’Allemagne quatre ans après la fin d’Hitler, a permis aux Allemands d’oublier rapidement la guerre et de jouer au peuple fracturé. Contre son gré l’Allemagne est restée au centre de l’attention du monde pour une décennies encore, malgré la concurrence des nombreuses décolonisations.
Les tanks, nouveaux demi-dieux, se font face à Checkpoint Charlie, attendant un signe divin pour combattre les uns contre les autres.
Si elle en avait eu les moyens, l’URSS n’aurait pas fait un rideau de fer mais un rideau d’acier, une ligne continue de tanks pointés jouer et nuit vers l’ouest, une démonstration de force bien plus impressionnante qu’un mur de barbelés, pas même un mur en pierre comme la Muraille de Chine, car les deux camps se doutaient bien que cette histoire ne durerait pas des siècles.
Un tank dans chaque champ du pays, une sentinelle par pelle.
Le rideau de fer serait encore tranquillement en place si l’URSS ne s’était pas affaissée d’elle-même, si elle avait su puiser dans ses terres et ses eaux la force de croître, les Allemands seraient encore scindés, n’auraient pas osé reprendre leur destin en main. Car pour la première fois de leur histoire ils pouvaient travailler en paix sans craindre le moindre événement, ce rideau de fer les protégeait du monde. La réunification a donné un poids politique à l'Allemagne qu’elle essaie encore de maîtriser sans trop élever la voix.
Le régime nazi qui avait si bien été oublié dans la deuxième moitié du XXe revient à la surface des mémoires par la fin du rideau de fer et la naissance de nouvelles générations qui n’ont plus rien à reprocher qu'à leurs grands-parents et arrières-grands-parents.
Le neuf novembre 1989 quand le mur tombe enfin, il semble qu’il n’était plus retenu que par ces quelques vieux gardes qui tout ébahis laissent la foule passer, s’efforçant de regarder chacun de ces visages qui réduisent à néant leur raison d’être.
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le 2 janv. 2018
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