Tandis que La Redoute, les 3 Suisses et consorts continuent de tromper les français...
Un nommé Cable Hogue illustre à merveille l'esprit de la conquête de l'ouest et le courage de ses pionniers. Aussi leur isolement et l'âpreté de leur condition.
Peckinpah est talentueux, mais est aussi américain. Né en 1925 à Fresno, le pays des cowboys, donc l'Ouest, il connait... Et son talent lui permet aisément de planter un décor qui correspond à peu de chose près à celui de son enfance. Enfin presque, à une quinzaine d'années près.
C'est en ce sens que les thèmes abordés ici ne sont pas les thèmes habituellement retenus de cette époque. Exit les clichés de Shérifs, Marshalls, indiens (qui en fait essaient juste de continuer tranquillement à vivre), et chevauchées fantastiques...
Ceux développés seront surtout ceux qui alimentaient les pratiques et les conversations du début du siècle dans cette partie des US : l'eau, la propriété, les femmes, le difficile isolement, l'attrait de la ville, la très grande pauvreté culturelle, la Bible... Deux autres éléments essentiels et réellement indispensables dans la vie des Lonesome cowboys sont également mis en avant, le Saloon et ses putes (impeccable pour une bonne comédie).
Peckinpah profite de l'exercice pour également nous montrer quelques règles du Droit de propriété ayant cours à l'époque concernant l'acquisition des terres vierges. Focus très intéressant lorsque l'on sait que ces règles, modifiées depuis lors, sont toujours à l'origine de fortunes familiales encore dominantes actuellement. De même que celui sur la toute puissance des banquiers qui étaient déjà en ces temps et dans ces contrées pourtant désertiques aussi à l'aise que des poissons dans l'eau.
Donc une trame très intéressante.
Un humour qui fonctionne sans réserve grâce à l'aspect très burlesque de plusieurs scènes. Mais attention, sans jamais à mes yeux franchir la frontière très tenue qui sépare le burlesque du lourdingue (on connait..).
Une B.O. très fraîche, avec des acteurs de doublage devenus interprètes (!) de très jolies et naïves chansonnettes, chantées a cappella, avec peut être une guitare sèche ou un harmonica ici ou là. Chansonnettes tout à fait conformes à ce que devait être la musique dans les chaumières du Far West. Encore la réalité donc (la VO que je n'ai pas vu devrait aussi être très intéressante de ce point de vue..).
Des personnages pittoresques et simples, avec une mention spéciale pour le pote de Cable, le révérend Sloan, qui ne cesse d'amuser le spectateur lors de toutes ses apparitions. Impossible également d'oublier de citer la très séduisante Stella Stevens qui fait tourner les têtes, dont celle de notre héro pourtant très indépendant, jusqu'à guider ses pas.
Descendant direct de pionniers de l'Ouest, Peckinpah nous filme sa conquête et parviens sans mal, grâce à son talent et à son vécu, à mieux nous faire comprendre une époque tout en nous permettant de pénétrer l'âme des pionniers,Le plus remarquable est que cela est fait sans qu'à aucun moment, une voix au ton cérémonial ne viennent nous déverser de longs, ringards, et ennuyeux discours, comme ceux sempiternellement contenus dans flopées de Westerns américains traditionnels. Non, à la place il préfère nous amuser, tout en accordant des places confortables à l'amitié et aux sentiments.. Et merci M'sieur !
Au final, Un nommé Cable Hogue est un vrai petit bijou de simplicité et de fraîcheur qui m'aura fait briller les yeux sans discontinuer pendant les 2 courtes heures du film, qui m'en ont d'ailleurs semblé être 1 seule. Une magnifique petite histoire devenue un grand film ; clairement l'un de mes Westerns favoris.
PUB : Un dernier détail pour les moins motivés : en manquant ce film, vous vous priveriez de pouvoir y admirer la super-mimi-chouchoute Stella Stevens qui accepte de montrer sa culotte... Un cœur de petite culotte, certainement la plus jolie de l'histoire du cinéma. Une vision qui m'a ouvert les yeux et grâce à laquelle j'ai enfin pu brûler ma collection de catalogues La Redoute. Vous êtes prévenu.