Un ours déroutant
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Qui dit nouvelle année, dit nouvelles résolutions, et notamment celle, pour moi, de donner davantage leur chance aux comédies françaises.
J'avoue avoir un peu triché ici car ce nouveau long métrage signé Franck Dubosc mélange les genres : comédie, thriller et polar.
Il faut mettre au crédit de ce dernier de prendre des risques en proposant ici un récit sombre, à l'humour très noir, souvent parfois trash et parfois amoral. L'on pense nécessairement au Fargo des frères Coen, avec ces beaux paysages enneigés et ces personnages ordinaires pris dans un tourbillon qui les dépasse.
Le problème du film est qu'il va à la fois trop loin et pas assez. En effet, si le scénario se permet toutes les libertés, jusqu'à oser franchir toute barrière morale, la réalisation reste trop timide. L'on s'attend en permanence à un joyeux pétage de plomb qui ne vient jamais vraiment. Et cette retenue dans la mise en scène ne colle pas avec les rebondissements assez outranciers du scénario.
De même, s'il regorge de répliques acérées et de situations cocasses, le film souffre d'un problème de tempo comique, en ayant tendance à un peu trop s'appesantir sur certains gags ou à ne pas suffisamment rythmer les dialogues (exemple : le couple s'appelle Cathy et Michel. Emmanuelle Devos, qui joue le rôle d'une tenancière de club échangiste se trompe et appelle Cathy "Jacquie", une réplique très drôle en soi mais qui tombe à plat de par la façon dont elle est amenée). L'on rit toutefois volontiers à plusieurs reprises.
L'ensemble s'appuie sur un casting solide. Laure Calamy continue de nous impressionner par la variété des personnages qu'elle est capable d'interpréter et par son potentiel comique incroyablement puissant. Si Dubosc et Poelvoorde ne déméritent pas, on retiendra encore davantage le second rôle de la gendarme, incarné brillamment par Joséphine de Meaux.
Le film a également le mérite d'aborder le thème de la différence et de l'acceptation de celle-ci à travers les personnages du jeune fils et des migrants.
Un Ours dans le Jura reste donc, malgré ses maladresses, une assez bonne surprise et un divertissement plutôt plaisant.
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Créée
le 11 janv. 2025
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