"En parallèle des sélections officielles cannoises, l’ACID met également en lumière des œuvres et des artistes indépendants. Autant dire que les fusées lumineuses captées par Mona Convert ont également attiré l’attention de l’association. Dans son documentaire, la réalisatrice nous emmène au cœur de la forêt des Landes de Gascogne, berceau d’activités pyrotechniques qui justifieraient toute la noblesse et la beauté d’Un pays en flammes."
"Que signifie faire du feu ? Comment le dompter et l’apprécier ? C’est justement par ces interrogations que Convert a remonté la piste de la compagnie Pyro’zié, composée de Margot Auzier, Patrick Auzier, et Guillaume Pujol. Depuis une quarantaine d’années, cette famille, adepte du méchage manuel, est ainsi spécialisée dans la création de spectacles pyrotechniques. [...] Pour autant, la réalisatrice n’a pas l’intention de brosser le portrait de cette famille de manière conventionnelle. Dès l’ouverture, la forêt sommeille et on entend sa respiration. Divers animaux manifestent leur présence et les artificiers ne mettent pas longtemps à confirmer la leur en ce territoire sacré. Des mèches s’embrasent et laissent un filet de cendre le long des arbres. Il s’agit d’une peinture silencieuse qui est fascinante à observer dans l’obscurité."
"Un pays en flammes n’évoque donc pas les tensions sociales et politiques qui peuvent embraser nos quotidiens, loin s’en faut. Ce documentaire évoque essentiellement cette lueur, chaude et éblouissante, qui bouillonne en nous ou que l’on peut rencontrer au détour d’une balade nocturne. Ce genre d’approche, à la sensorialité aiguë, n’est pas à la portée de tous et constitue aussi bien un moyen de renouveler les enjeux qu’une limite lors du visionnage. Les couleurs des feux et les formes des ombres changent en permanence. Et finalement, il existe plusieurs interprétations possibles aux images qui défilent. Tout l’intérêt d’une telle œuvre est de combler les zones floues avec notre sensibilité, nos émotions et notre capacité à se détacher du réel."
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